Moins de femmes au sein de l’Arizona : l’opinion d’une militante féministe
Une parité homme / femme en recul, une absence de femmes au sein du Kern. Quels défis attendent les femmes avec le nouveau gouvernement Arizona ? Petit tour d’horizon avec Constance Dassonville, militante féministe.

Depuis la formation de la coalition Arizona, la question de la place des femmes en politique est un sujet de préoccupation. Le nombre de femmes occupant des postes importants a diminué et pire, elles ne sont que 4 pour 10 hommes, soulevant de vives inquiétudes au sein des collectifs et associations féministes. Constance Dassonville, membre active du collectif et asbl chez Bibi à Namur, livre son opinion sur ce recul et les défis qui attendent les femmes dans cette nouvelle législature politique, tout en partageant sa vision pour l’avenir des femmes en politique belge.
Un retour en arrière plus que flagrant ?
Depuis sa formation, la coalition Arizona est au centre d’une controverse. L’absence de parité entre hommes et femmes au sein de cette coalition est pointée du doigt par de nombreuses associations féministes. Notamment l’absence totale de femme au sein du Kern, composé de 5 ministres, uniquement des hommes, dans ce nouvel accord de gouvernement.
Constance Dassonville, membre du collectif chez Bibi, partage un constat préoccupant : « Il y a un retour en arrière, un recul dans la représentation des femmes ». Si la Belgique a progressé ces dernières années en matière de parité en politique, la nouvelle configuration du gouvernement fédéral semble faire marche arrière. « La politique belge n’a jamais été réellement paritaire, mais ces dernières années, il y avait des signes d’évolution. Avec l’arrivée de cette nouvelle coalition, la tendance semble s’inverser », explique Constance Dassonville.
Les femmes confrontées à des défis plus importants en politique ?
Pour les femmes qui occupent des postes de ministre dans la coalition Arizona, le défi est double. Non seulement elles doivent se faire une place dans un environnement majoritairement masculin, mais elles sont aussi confrontées à une série d’obstacles liés au sexisme et à la visibilité. « En tant que femme, il y a encore plus de défis », explique Constance Dassonville. « Le milieu politique belge est encore largement dominé par les hommes, et ce n’est pas facile de se faire entendre parmi eux. »
Les stéréotypes sexistes profondément ancrés dans notre société rendent la tâche encore plus ardue. « C’est un milieu encore très patriarcal, avec des stéréotypes banalisés », poursuit-elle. « Il peut y avoir du sexisme, des problèmes de prise au sérieux, et pour les femmes moins nombreuses en politique, il faut redoubler d’efforts pour obtenir des interviews ou apparaître dans les médias. »
Existe-t-il un espoir d’un avenir égalitaire pour les femmes en Belgique ?
« Pour un avenir égalitaire, Constance Dassonville milite pour une parité totale en politique et des avancées concrètes en matière de droits des femmes. »
Mais Constance Dassonville, tout en reconnaissant les défis, reste optimiste. “Nous avons tout de même un gouvernement wallon paritaire, cela montre que cela n’est pas impossible, que les partis soient de droite ou de gauche.” Elle plaide également pour des avancées concrètes, telles que la gratuité des protections périodiques et l’égalité salariale pour des postes équivalents. « Il est fondamental que les femmes aient accès à des droits fondamentaux, comme une meilleure couverture des soins de santé et un meilleur accès à la contraception, y compris une information claire sur les choix qui s’offrent à elles », ajoute-t-elle. Elle insiste aussi sur la nécessité d’une législation au profit de l’égalité des salaires, rappelant que cette question n’est toujours pas pleinement résolue.