Danser en Belgique, un talent qui peine à s’imposer
Percer dans le monde de la danse n’a jamais été simple. En Belgique, ce milieu reste encore très fermé, malgré les talents présents, le manque de structures, de visibilité et d’opportunités pousse de nombreux danseurs à s’expatrier pour vivre de leur passion. Pour mieux comprendre ce sujet, nous allons aller à la rencontre d’un jeune danseur.
La danse est une passion qui peut devenir un métier, mais encore il faut les opportunités. Ici, le milieu est restreint et fonctionne principalement par réseau. Malgré une amélioration du milieu avec le temps, les danseurs sont toujours partagés entre la détermination et la nécessité de s’exporter.
Andrea Schimtz un jeune danseur belge, qui a participé à l’émission The Dancer, partage son expérience et son regard sur un milieu ou le talent seul ne suffit pas toujours.

Une passion transmise
Peux-tu nous raconter comment tu as découvert la danse et ce qui t’a poussé à en faire ta passion ?
» J‘ai commencé la danse il y a 14 ans, j’avais trois ans et ma mère venais d’ouvrir son école, The Lab, j’ai été son premier élève. » Nous avoue-t-il. Enfant d’une danseuse, il a toujours grandi avec la danse. Rapidement la danse devient nécessaire pour lui « j’ étais un enfant rempli d’énergie et ça m’a permis de me canaliser. C’était mon exutoire.«
Qu’est ce qui t’a motivé à participer à The Danser ?
Il explique que l’opportunité s’est présentée sans qu’il la cherche vraiment » On nous a invités avec Antoine » son duo de danse. » On s’est inscrits un peu sur un coup de tête plus pour l’expérience qu’autre chose. » Il insiste sur le fait que participer à ce genre d’émissions fait réaliser à quel points ce milieu fonctionne par réseau, tout le monde se connait.
L’émission t’a-t-elle apporté plus de visibilité ou ouverte des portes dans le milieu ?
Ce genre d’émissions est une des plus grandes opportunités de visibilité pour les danseurs belges. Si l’émission ne garantit pas une carrière, elle lui a permis de se faire des contacts. « Les gens que tu rencontres sont incroyables, et très accueillants. Si tu fais bonne impression, tu peux être invité à des spectacles ou des projets. C’est une grosse opportunité. »
Ressens-tu un manque de structure ou de financement pour aider les jeunes danseurs à percer ?
Sur ce point, sa vision est nuancée. « Contrairement à d’autre discipline, la danse ne demande pas forcément beaucoup de moyens. Popping Danys, un des plus grands danseurs belges, a commencé sur YouTube. C’est une question de passion et de travail.«
Le problème ne vient pas tant du manque de financement que du manque de débouchés » Beaucoup de danseurs vivent entre le chômage et leur contrat. Les bons contrats existent mais ils sont rares. »
As-tu déja envisagé de partir à l’étranger pour plus d’opportunités ?
» Oui c’est mon futur projet. Après ma rhéto, je veux partir à Londres faire un bachelier danse commercial et jazz. Londres est une plaque tournante du showbiz, après les Etats-Unis. » Il affirme que, malgré tout réussir ici est plus compliqué, mais possible.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes danseurs qui veulent percer mais manquent d’opportunités ?
Il souligne l’importance de la visibilité et de la polyvalence. » Il faut travailler dur et explorer plusieurs styles. Si tu es bon dans un seul style, tu ne développes pas ton panel artistique et tu stagnes. »
Mais surtout, il rappelle que la danse est un milieu ou les rencontres sont primordiales. » Il faut aller aux workshops, aux auditions, parler aux bonnes personnes, participer à des projets; Percer n’est pas si compliqué, mais être reconnu en est une autre. »
Percer dans la danse c’est savoir transformer chaque obstacle en tremplin. Ceux qui osent, qui cherchent et qui se montrent finissent toujours par trouver leurs places ici ou ailleurs.