Nouveau gouvernement, toujours des manifestants
Grève générale ce jeudi 13 février, plus de 60 000 personnes dans les rues. La Belgique est en partie a l’arrêt, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui se sont mobilisés aujourd’hui.

Avec sa veste verte, on ne peut pas la louper au milieu de la gare. Désirée se rend à la manifestation nationale de ce jeudi 13 février à Bruxelles. Comme 60 000 personnes elle vient exprimer son mécontentement face à l’accord gouvernemental de l’Arizona.
Depuis le 3 février et la prestation de serment du nouveau gouvernement, Bart De Wever est officiellement le nouveau premier ministre. Un gouvernement et surtout un accord gouvernemental dont les syndicats et une partie des travailleurs ne veulent pas.
Le gouvernement prévoit d’inverser la tendance actuelle du déficit belge. Et pour cela, il compte sur une série de réformes fortes, notamment sur le marché du travail, du chômage et des pensions. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit une augmentation nette des salaires, mais surtout une réforme profonde du système d’aide. Une limitation dans le temps des allocations de chômage à deux ans. Mais aussi une activation du marché du travail grâce à plus de contrôle ou de sanctions tant à l’utilisation de ces allocations de chômage.
« Nous savons qu’il doit y avoir du changement, mais ces changements doivent être faits par tout le monde, pas seulement les travailleurs. »
Désirée manifestante
Colère généralisée
« Nous savons qu’il doit y avoir du changement, mais ces changements doivent être faits par tout le monde, pas seulement les travailleurs. Il ( le gouvernement ) va prendre beaucoup à des gens normaux. Les gens qui n’ont pas de travail, les chômeurs, les personnes malades, ce sont les personnes les plus fragiles et elles vont être les plus impactées. »Déclare Désirée juriste et manifestante. Un discours partagé par les principaux syndicats, la CSC déclare « Les travailleurs, les pensionnés, les malades, les demandeurs d’emploi ressentiront fortement les conséquences de cet accord dans leur portefeuille. »
« Le nouveau gouvernement vient avec beaucoup de règles qui ne sont pas bonnes. Elles ne sont ni bonnes pour la santé des personnes, ni pour leurs finances ni pour leur pension. Vous travailler pour construire, et pour peut-être éventuellement avoir une pension ! et ils vont changer ça aussi. Les gens travaillent pour quelque chose qui va peut-être disparaitre. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui, pour envoyer un signal au gouvernement qui, nous l’espérons, nous écoutera. »
Si le gouvernement affirme maintenir les droits acquis par les travailleurs, il va y avoir du changement. L’Arizona a pour but de rendre le système de pension plus égalitaire et transparent en supprimant notamment des avantages réservés aux fonctionnaires . Un affront de plus pour les syndicats, pour qui cette mesure ne va en rien aider à l’amélioration du service public. Autre plan du gouvernement De Wever pour faire face au vieillissement de la population et relancer l’économie belge. Maintenir les gens plus
longtemps au travail. À noter qu’à partir de 2027, la pension anticipée seront possibles des 60 ans avec 42 ans de carrière ( contre 44 actuellement).

La fin d’une époque
« Jusqu’à aujourd’hui, tu pouvais demander le chômage et en bénéficier à vie. Maintenant ça va être maximum deux ans, après ces deux ans, tu n’y auras plus droit. Les gens malades qui bénéficient d’aide à cause de leur maladie parce qu’ils ne peuvent juste pas travailler, on va leur dire de travailler ! Ils parlent de système ou de mise en place d ’aides pour retrouver du travail. Mais si les médecins disent tu ne peux pas travailler, tu ne dois pas travailler! » Insiste Désirée.
C’est en effet un des arguments phares du gouvernement: « en finir avec la politique de l’assistanat et creuser la différence entre travailleurs et chômeurs ». Le but affiché? une différence d’au moins 500€ entre travailleurs et non travailleurs. C’était même l’une des promesses de campagne du MR.
Ces mesures ne sont vraiment pas bonnes pour la société, elles vont faire plus de mal que de bien. Il faut des réformes, mais celle ne sont pas bonnes, surtout dans un état démocratique et avancé, comme la Belgique. Relance une manifestante soutenues par d’autres syndicalistes.
« Ce ne sera pas une promenade de santé » avait déclaré monsieur De Wever lors de la présentation de son accord gouvernemental. Peut-être la seule chose sur laquelle lui et les syndicats s’accorderont.
