Culture

CestCalvin : la versatilité artistique, un privilège blanc ?

Comme beaucoup d’artistes aujourd’hui, CestCalvin, jeune artiste métis de Charleroi, aime explorer son art au travers de plusieurs genres musicaux. Mais est malgré lui, comme tant d’autres mis dans la case de genre musical urbain, faisant davantage référence à sa couleur de peau et à ses origines qu’à son réel univers musical. CestCalvin nous partage son parcours et son ressenti face aux cases dans lesquelles l’industrie cherche à l’enfermer.

CestCalvin découvre le rap US en 2017, qu’il apprécie et en apprend plus sur cet univers du rap. Un an plus tard, dans le but de découvrir des artistes niche du rap français, il commence à s’intéresser à ce dernier et décide de faire ses premiers pas dans la musique. Il commencera par composer des instrumentales et les proposer a d’autres rappeurs et c’est le manque de rappeurs prêts à poser sur ces productions qui le poussera à poser lui-même sur ses propres productions. Il commencera par le chant et se donnera de petit à petit au rap, mais ne sait pas encore s’il ne fera que du rap : « je ne me suis jamais proclamé rappeur, j’ai commencé avec le chant et je continuerai dans le champ ». Il dit suivre son instinct d’artiste et ne veut pas être mis de la case du rap, car aujourd’hui, le rap est très varié.

Ses multiples inspirations

Ayant un papa musicien et membre d’un groupe de jazz, CestCalvin a toujours baigné dans la musique. Enfant, il découvre les Daft punk à la télé qui deviendra son duo préféré. Il s’intéressait alors davantage au DJ et à leurs productions et y découvrira plusieurs genres musicaux, tels que la pop, le funk, la house, le french house et bien d’autres encore qui berceront son univers musical.

Ses principales influencent ,aujourd’hui sont ,des artistes tels que Ye, Taylor The Creator et Pharell Williams, qu’il admire pour leurs grandes créativités et leur capacité à repousser les frontières des genres. « La musique vivante m’inspire, celle qui ne se limite pas à un cadre strict ». Selon lui, c’est le rap des années 90 -2000 qui était souvent croisé avec le RNB ou encore la pop, qui lui ouvrira un paysage musical où la diversité de styles était non seulement acceptée, mais également encouragée. 

Est-il un artiste urbain ?

Lorsqu’on lui demande s’il se sent en lien avec la catégorie musique urbaine, il est mitigé. Bien qu’il se sente en lien avec les artistes mis dans cette catégorie, il ne pense pas que cette catégorie représente son style de musique. « On nous met dans cette catégorie parce qu’on ne se sait pas trop où nous classer, mais ça veut dire quoi musique urbaine ? C’est de la musique de rue ? Une musique qui n’est pas traditionnelle ? » interroge-t-il.

Cette catégorisation des artistes noirs est d’autant plus flagrante lors des concours et des cérémonies de récompenses musicales. Ayant lui-même participé à un concours de musique CestCalvin à finir par comprendre que sa versatilité de genre le ralentissait plus qu’autre chose, car ça ne correspondait pas aux attentes du jury. « Si je prends de risque, que je ne reste pas dans le rap, j’aurais moins de reconnaissance qu’un artiste blanc ».

Être un artiste noir dans l’industrie musicale implique une certaine pression à se conformer aux standards auxquels ils sont associés : « j’ai l’impression que, si je m’étais standardisé, ça aurait été plus vite » dira-t-il. Bien qu’il revendique sa liberté et son identité musicale variée, cela complique sa reconnaissance auprès du grand public : « le public aussi a besoin de me catégoriser pour pouvoir s’identifier à ce que je fais. Étant métis, si à travers ma musique, je partage ma culture européenne, le public n’attend pas ça de moi et je perds le public, mais si je me range dans une catégorie qui correspond à ce qu’on attend de moi, je gagne le public, mais je ne suis pas fidèle à moi-même ».

Un combat pour la liberté artistique 

C’est un phénomène qu’on retrouve chez beaucoup d’artistes noirs, qu’importe leur niveau de notoriété. En France, Aya Nakamura en est le bon exemple, une chanteuse populaire reconnue à l’étranger, mais continue de classer en musique urbaine en France, bien qu’elle soit reconnue ailleurs en artiste pop. «  Aya, peu importe ce qu’elle fait, on la mettra toujours en musique urbaine, mais Angèle on lui accordait plus facilement de faire autre chose que de la pop », soutient-il.

Malgré ces obstacles, CestCalvin souhaite continue de suivre son instinct musical et rester versatile et espère, par son art, ouvrir davantage les barrières des genres, mais également l’esprit du grand public.

CestCalvin se prête actuellement à la newjazz, un sous-genre de rap qui laisse place à une grande liberté au niveau des productions particulières à ce sous-genre. Selon lui la new jazz amène de la lumière et de la joie au rap qui devenait trop morose.

Quessia Ikabu, 22 ans, étudiante en communication. J’ai de

nombreuses passions tels que voyager, la mode, la lecture

mais aussi profiter des bons moments que la vie nous

offre. Je désire faire de ma passion de la mode mon métier

en passant soit par le journalisme de mode soit en

travaillant dans la communication des maisons de haute

couture ou de la Fashion Week.

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