Culture

Maguie, une voix pour tous

Dans le paysage musical bruxellois, une artiste émergente trace sa route avec une ambition bien particulière : raconter des émotions universelles, celles qui traversent tout le monde, sans jamais tomber dans l’égo trip. Maguie de son vrai nom Mathilde Goffart, 27 ans, fait de la pop urbaine. « J’écris les maux du siècle avec les mots de maintenant, pour que chacun puisse transposer ses frustrations et questionnements dans une musique qui nous rassemble. »

©Maguie, photo de sa page artiste sur les plateformes de streaming

Contrairement à beaucoup d’artistes qui racontent leur propre histoire, Maguie voit les choses autrement. Pour elle, l’important, ce n’est pas de parler d’elle-même, mais d’incarner les émotions collectives. « Maguie, c’est un personnage qui raconte les états d’âme communs et les retranscrit à travers la musique. Ce n’est pas moi, Mathilde, qui raconte ma propre vie. »

Cette approche se retrouve sur son premier single, Facile, sorti début du mois. Si le titre semble évoquer son propre parcours, elle insiste : « C’est une métaphore qui est censée s’adresser à tout le monde. Le morceau parle de toutes les situations compliquées »

Une artiste façonnée par plusieurs arts

Derrière cette volonté de rassembler par les émotions, il y a un parcours artistique diversifié. Depuis toute petite, Maguie chante et, surtout, joue de la guitare. « J’ai toujours aimé chanter, mais c’est en apprenant la guitare que j’ai eu envie de poser ma voix dessus. Le soir, en rentrant des cours, je chantais en jouant. Puis à 16 ans, tu commences à vivre des émotions fortes et tu commences à vouloir écrire tes propres textes. »

Avant de se lancer dans la musique, elle explore aussi le monde du cinéma, en tournant dans un long-métrage intitulé « Survivre avec les loups » alors qu’elle est encore très jeune. Cette expérience la pousse à suivre des études de cinéma à l’IAD. Mais c’est là qu’elle réalise : « Toute l’énergie que je devais déployer pour être comédienne, j’avais envie de l’utiliser pour être une bonne chanteuse. »

Le cinéma et la musique ont un point commun fondamental : ce sont deux manières de raconter des histoires et de faire ressentir des émotions. « J’aime l’idée du jeu, de l’innocence, de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. Je suis un enfant dans un corps d’adulte et c’est quelque chose qui me nourrit dans ma création de tous les jours. »

« J’écris les maux du siècle avec les mots de maintenant, pour que chacun puisse transposer ses frustrations et questionnements dans une musique qui nous rassemble »

Maguie

La maturité et l’authenticité 

Se lancer dans la musique à 27 ans pourrait sembler tardif, mais Maguie voit les choses autrement. « Ça peut paraître vieux, mais j’ai acquis une maturité artistique qui me sera plus utile que si je m’étais lancée naïvement à 20 ans. »

L’industrie musicale est un monde compétitif, où il faut se battre pour exister. Mais pour elle, la clé, c’est avant tout la fidélité à son univers. « Les vrais obstacles viennent surtout de soi, du doute qui est omniprésent. Le plus important, c’est d’être bien entouré et d’assumer ce que l’on propose. »

Si Maguie fait de la musique, ce n’est pas juste pour elle. Elle veut que ses chansons vivent à travers les autres. « Mon vrai rêve, c’est d’apporter de la joie aux gens à travers ma musique, qu’ils la prennent pour eux, qu’ils dansent et qu’ils profitent en soirée. »

Elle a construit son projet avec patience, sans précipitation, et refuse de se fixer des attentes trop précises. Maguie sortira donc des singles jusqu’à la sortie d’un EP cet été. « Je ne sais pas où je serai dans cinq ans, et ça me va très bien. J’ai juste envie de continuer à créer et à faire de la bonne musique. »

Maguie n’est pas une chanteuse qui raconte sa propre histoire. Elle est une narratrice d’émotions universelles, une voix qui porte les ressentis de ceux qui l’écoutent. Et c’est peut-être ça, la clé de son authenticité.

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