Culture

Le monde de l’influence : Peut-on vivre de la création de contenu en Belgique ?

Lemed à la soirée des NRJ Creators night – Photo par Slice (RMB)

Vous êtes-vous déjà demandé comment certains créateurs de contenu réussissent à percer sur les réseaux sociaux et à en faire un métier ? Entre la recherche d’audience, la monétisation et la gestion des partenariats, le parcours est rempli de difficulté.

En Belgique, où la scène de l’influence est plus discrète qu’en France, vivre de la création de contenu relève parfois du défi. La barrière de la langue et une audience encore réduite rendent les opportunités très limitées.

Pour mieux comprendre cette réalité, nous avons échangé avec LeMed, un créateur de contenu belge suivi par des centaines de milliers de personnes sur YouTube et TikTok. Il partage avec nous son expérience, les difficultés qu’il a rencontrées et les stratégies qui lui ont permis d’en faire son métier.

Peux-tu nous raconter comment tu t’es lancé dans la création de contenu ?

« J’ai commencé comme beaucoup : par passion. Pendant le confinement, je regardais les lives de créateurs comme Amine et Billy, et ça m’a inspiré. Je voyais des gens percer et je me suis dit que moi aussi, j’avais des choses à raconter. Mais au début, il faut être prêt à parler dans le vide. Tu postes, et personne ne te regarde. Tu peux travailler une vidéo pendant plusieurs jours pour qu’elle ne fasse que 6 ou 15 vues. La clé, c’est d’être constant et de trouver là où l’on est le plus fort. »

À quel moment as-tu commencé à vivre de tes vidéos ?

« Tout a changé quand j’ai commencé à décrocher des partenariats. J’ai vu qu’il y avait un vrai business derrière. Mon premier vrai tournant, c’était ma collaboration avec RTBF IXPé. Là, j’ai eu des revenus réguliers, et c’est à ce moment-là que j’ai pu me dire : « Ok, ça peut devenir mon métier. » Mais il fallait quand même une sécurité. »

Quels sont aujourd’hui les modèles économiques des créateurs de contenu ?

« La monétisation classique, c’est l’AdSense sur YouTube et les TikTok Creator Funds, mais soyons honnêtes : ce n’est pas suffisant, surtout en Belgique. Ce qui rapporte, ce sont les partenariats avec les marques. Ensuite, certains créateurs lancent leurs propres business. On le voit avec des Youtubeurs français qui ouvrent des fast-foods comme FastGoodCuisine avec PepeChicken ou Ibra TV avec Black & White Burger. C’est un modèle qui marche bien. »

Est-ce plus difficile de vivre de la création de contenu en Belgique qu’en France ?

« Oui, clairement. Déjà, il y a moins de marques qui investissent dans l’influence ici. Et surtout, la Belgique a la barrière de la langue : certaines marques demandent du contenu en néerlandais, ce qui peut être un frein. Et quand on collabore avec une marque française, il faut souvent aller sur Paris pour des événements, donc c’est plus compliqué logistiquement. Mais petit à petit, ça évolue. Les marques commencent à comprendre qu’il y a un vrai enjeu ici aussi. »

Un métier qui reste précaire

Même si certains arrivent à en vivre, la réalité est que la majorité des créateurs trouvent des difficultés. En 2023, une étude de Reech révélait que seulement 28 % des créateurs de contenu en France vivent réellement de leur activité. Un chiffre qui serait probablement encore plus bas en Belgique.

Qu’est-ce que tu dirais aux personnes qui rêvent de vivre de la création de contenu ?

« C’est un super métier, mais il faut être prêt à tout donner. Ça demande de la régularité, de la créativité, et surtout de la patience. Si tu veux en vivre, ne compte pas uniquement sur YouTube ou TikTok. Il faut voir plus loin, travailler son image de marque, diversifier ses revenus, et peut-être même lancer son propre business. »

Un rêve accessible, mais exigeant..

Vivre de la création de contenu en Belgique, c’est possible, mais loin d’être garanti. L’audience doit être construite sur la durée, les revenus sont irréguliers et la recherche de partenariats est plus complexe qu’en France. Ceux qui y arrivent sont souvent ceux qui diversifient leurs sources de revenus et qui adaptent leur contenu aux tendances du moment.

Alors, peut-on vivre de la création de contenu en Belgique ? Oui, mais à condition de voir plus loin que les likes et les vues.

Les marques voient qu’il y a une vraie carte à jouer avec la Belgique

Lemed

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