Évènements musicaux : Vers une transition écologique ?
En Belgique, les festivals essayent de mettre en place des pratiques écoresponsables. Entre recyclages, mobilité verte, énergie verte et alimentations locales, ces évènements prennent des initiatives durables. Derrière ces promesses, quel est réellement l’engagement ?

En 2023, le festival de «Dour» place un système de gobelets réutilisables afin de diminuer l’impact environnemental ainsi qu’un parking alimenté à 100% par l’énergie solaire pour les voitures électriques. Mais toutes ces pratiques sont-elles suffisantes pour minimiser leur impact environnemental ?
L’impact environnemental, qu’est-ce que c’est ? Selon l’Avise, c’est l’ensemble des modifications de l’environnement (négatives ou positives) engendrées par un organisme ou un projet. Ici nous aborderons celui du festival.
Une empreinte écologique importante !
L’aspect écologique devient un incontournable à l’organisation d’un évènement musical.
Selon la « A Greener Future », les déplacements du public aux festivals engendrent 41% d’empreinte carbone. Ce qui pousse à penser que le transport de ces festivaliers joue un rôle très décisif et majoritaire sur l’environnement. D’après Pauline Lavagna (consultante écoresponsable chez Greensight) : « Si tu veux mesurer l’impact CO2 dans la totalité d’un festival, c’est le transport des festivaliers, des artistes et celui des fournisseurs. C’est vraiment la partie la plus impactante ». « Par contre, c’est l’aspect le plus difficile à améliorer, car le festival n’a pas de prise sur comment les personnes viennent ».
En fonction de la grandeur de l’espace, du lieu et de la nature du festival; les émissions CO2 varient. Elle rajoute suite à cela : « Il y a une étude du « Shift Project », qui est une organisation en France, qui est penchée sur la question de la culture et des festivals. Ils ont démontré que la seule manière d’arriver à l’émission carbone 0, qu’on voudrait en 2050, c’est de réduire la jauge des festivals pour qu’il y ait moins de gens qui se déplacent de loin et donc réduire l’impact du déplacement des festivaliers. » L’idée ici est de plutôt privilégier plusieurs petits festivals à l’année et de moins mettre en avant les plus grands.
« C’est l’aspect le plus difficile à améliorer car le festival n’a pas de prise.. »
Beaucoup de festivaliers se déplacent en avion, ce qui n’est pas le meilleur en termes d’impact écologique.
De plus, toujours selon « A Greener Future »; la nourriture pèse également sur la balance écologique. Les aliments et les boissons sont responsables à 34% d’empreinte carbone. Les ressources en eau (problème d’énergie et de matières plastiques), le merchandising ainsi que la gestion des déchets suivent la nourriture dans le classement carbonique.
Les initiatives écoresponsables
Les organisateurs d’évènements musicaux se sont bien décidés à faire comprendre que ce n’est pas seulement une question de déchets, mais également la mise en place d’une bonne communication, avec de la sensibilisation et de l’information concernant l’alimentation ou nos modes de consommation…
Certains festivals comme « Dour Festival » ont ajouté un onglet sur leur site internet « Dour Durable ». Ils proposent également des activités durables, comme le « Green Agora » qui aborde la question du développement durable. Selon une statistique de la RTBF, 70% des produits viennent de commerçants locaux. Ils mettent également en avant leurs produits avec de nouvelles installations de tri de déchets.
Les artistes, quant à eux, sont penchés de plus en plus sur l’écoresponsabilité. Certains d’entre eux essayent d’améliorer l’empreinte écologique de leur tournée, comme la célèbre chanteuse belge Roza, qui prit l’initiative de faire sa tournée France-Belgique en vélo électrique solaire.
Les organisateurs veulent davantage se pencher sur l’énergie que fournissent les festivaliers sur le site. Il va y avoir également la question des déchets : réduire et faire un bon tri. Ils n’hésitent pas à changer notamment le régime alimentaire en proposant des menus véganes et/ou végétariens, explique Pauline Lavagna.
Idées d’initiatives écoresponsables
- Privilégier des plus petits festivals
- Bien communiquer les actions qui seront mises en place
- Réduire les déchets / faire du tri..
- Collaboration avec des artistes locaux (se déplaçant de manière à réduire leur empreinte carbone)
- Éviter les bouteilles en plastique et se diriger vers les gourdes !
- Réduire la consommation énergétique (plutôt utiliser des sources d’énergies renouvelables ou des éclairages LED)
- Proposer une alimentation saine et de saison
- Encourager les déplacements responsables
- …
Les évènements musicaux belges essayent de prendre une tournure de plus en plus durable. Comme l’explique le Court Circuit : se montrer comme festival écoresponsable n’est plus un argument marketing, mais devenu une norme instaurée par les organisateurs. Des initiatives concrètes voient le jour, comme la suppression du plastique, la promotion des déplacements durables et l’instauration de lieux sûrs pour permettre un environnement respectueux. Des experts entrent en jeu et proposent, comme Pauline Lavagna, un service d’accompagnement pour les organisateurs d’évènements afin d’améliorer leur empreinte écologique tout en cherchant des solutions pour notre planète.
Respectons notre planète.. tout en créant des souvenirs durables !