Sarah, étudiante en difficulté : allocations d’études, un pansement ou un remède ?
Sarah enchaine les jobs étudiants, non plus par plaisir, mais seulement par nécessité. Comme elle, de nombreux étudiants se retrouvent face à cette difficulté. Les allocations d’études sont-elles réellement une solution face à cette précarité ?

Selon la Croix Rouge, 46,6% des étudiants doivent travailler pour financer leurs études. En Belgique, 80 000 étudiants font face à la précarité. Mais comment gardent-ils la tête hors de l’eau ?
La précarité étudiante ? Selon SUDINFO, elle fait référence à une situation précaire, économique et sociale, à laquelle un étudiant fait face. Comme la vis Sarah, étudiante de 21 ans, qui aimerait rester dans l’anonymat (qu’on appellera « Sarah » tout au long de l’article). Son quotidien est une course contre l’argent : entre stress, peur et angoisse. Son train de vie est celui de plusieurs milliers d’étudiants, le but étant de survivre.
Dépenses mensuelles
Sarah, étudiante en commerce et développement durable, bénéficie d’une allocation d’études qui s’élève à 850 euros par mois. Malgré tout, elle se bat chaque jour pour subvenir à ses propres besoins et réussir sa scolarité.
Sarah explique qu’elle dépense la grande majorité de son revenu dans son loyer et c’est ce qui préoccupe le plus son mental, et cela chaque jour. Pour elle, c’est devenu un réel fardeau.. Elle utilise cette bourse afin de payer la caution de son Kot et le paiement échelonné de son ordinateur . Mais que lui reste-t-il pour vivre ?
Elle rajoute qu’elle remplace la viande (qui devient de plus en plus coûteuse) par d’autres protéines. Fini les sorties entre amis et le shopping illimité… Elle essaye toute de même de garder un bon équilibre et d’économiser en trouvant de petites techniques pour payer moins cher. Contrairement à certains étudiants, Sarah a de la chance d’avoir des parents qui la soutienne financièrement en lui offrant une vaisselle raffinée, un micro-ondes, des meubles.. Mais tous ne bénéficient pas de ce privilège !
Les conséquences ?
Peut-on vraiment réussir ses études lorsqu’on vit dans une insécurité financière ?
Sarah explique que cette instabilité financière représente, pour elle, le stress ;la fatigue et une grande charge mentale. Elle insista également sur : « Le fait de gérer seule et devoir prendre des décisions financières c’est parfois très stressant pour nous.» Elle doit d’autant plus se concentrer sur ses études ainsi que les résultats afin de valider son année scolaire et ne pas prendre le risque de perdre sa bourse.
Dans une enquête réalisée par la Fédération des étudiants francophones (FEF), 1 étudiant sur 2 a un job étudiant en parallèle de ses études, soit 76,5% des étudiants. Les chances de réussir sont réduites, car, sous la fatigue des heures de travail accumulées, la concentration au cours diminuera. Comme Sarah, la plupart ne travaillent plus que par nécessité afin de subvenir aux besoins essentiels de la vie quotidienne. Elle explique : « Ce n’est juste pas possible pour moi de vivre sans un job, surtout dans notre société actuelle qui est touchée par une grosse inflation où tout devient de plus en plus cher.. ».
Sarah, comme d’autres étudiants, se sent contrainte d’aller travailler afin d’essayer d’arrondir les fins du mois. Se plaignant même de son patron, qui, sans scrupule, met une pression supplémentaire. Elle affirme que : « Être étudiant, c’est déjà un job de 5 jours sur 7 alors travaillé en plus 1 jour le week-end, et même parfois pendant la semaine, c’est compliqué ». Elle continue : « Il faut que les patrons comprennent que notre job étudiant n’est pas et ne sera pas notre métier !.»
Une double pression pour ses étudiants : du souci financier jusqu’au travail pesant pour certains…
« Être étudiant, c’est déjà un job de 5 jours sur 7. »
Quelles solutions ?
Plusieurs aides sont au service des jeunes afin de les aider financièrement, comme les aides sociales (CPAS), une réduction des droits d’inscription, bénéficier d’un revenu d’intégration sociale (RIS) ou des dispositifs de soutien et d’accompagnement… en bref, plusieurs aides disponibles, mais sont-elles suffisantes ?
Sarah, quant à elle, pense qu’il serait nécessaire de recevoir, de la part des allocations d’études, un guide pour savoir où se diriger en cas de soucis dans les différents secteurs d’aides. Elle rajoute également que les bourses devraient augmenter et permettre aux jeunes étudiants de vivre avec un minimum de confort. Avoir également un encadrement des loyers, un accès facile aux aides alimentaires…mais tout cela ne représente qu’une simple liste de souhait dont rêveraient Sarah et plusieurs étudiants.
Ce parcours illustre une réalité omniprésente, et celle de milliers d’étudiants en Belgique francophone, dont Sarah qui lutte chaque jour afin de s’en sortir. En jonglant entre école, travail et peur financière. Elle continue à faire attention à son porte-monnaie en comptant chaque euro sorti de sa poche au détriment de son bien-être. Jusqu’où serait-elle prête à se battre pour lutter contre cette précarité ?
Étudier, ce n’est pas survivre !..