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La réforme du qualifiant : l’avis de la population à la poubelle ?

Cela fait un moment qu’on en parle, mais la réforme du qualifiant va bel et bien entrer en vigueur pour la rentrée scolaire 2025-2026. Beaucoup de choses vont changer :

La suppression de certaines 7e années dans l’enseignement qualifiant, la réorganisation de la 4e à la 6e, ainsi que l’allongement du tronc commun. Voici, en gros, les changements que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles va apporter d’ici quelques mois.

Cette réforme, pour beaucoup, ne passe pas. Les élèves et les enseignants vont en être énormément impactés. C’est pour cela qu’une manifestation, qui a réuni près de 30 000 personnes, a été mise en place pour montrer le mécontentement de nombreux citoyens.

C’est une réforme qui ne fait pas l’unanimité.

Monsieur Anselmo (professeur dans le qualifiant depuis plus de 25 ans).

« Pour bien répondre à cette question, il faut d’abord savoir ce qu’est le qualifiant. Au départ, c’est une alternative à un enseignement traditionnel. Le qualificatif est une sélection qui se fait soit négativement, soit positivement, et souvent, à l’époque, c’était un choix par défaut. Cela a longtemps été le cas, mais au fil des décennies, certains adolescents ont fait le choix d’aller vers le qualifiant. C’est une sorte de zone intermédiaire entre l’enseignement ordinaire et le professionnel. Il faut savoir que l’enseignement ordinaire en Belgique est de très bonne qualité. »

Avec ces informations, on peut déjà se faire une idée de ce qu’est le qualifiant, qui est une option permettant à beaucoup d’élèves ne souhaitant ni aller en option générale pour son côté principalement théorique, ni en option professionnelle pour son côté principalement professionnalisant, de trouver un bon compromis en alternant les deux.

« Il y a quand même ce désire de faire des économies »

Depuis 2015, il existe ce qu’on appelle le Pacte pour l’excellence, qui a pour but de moderniser le système éducatif. Ce pacte vise à améliorer la qualité des apprentissages, à réduire les inégalités et à valoriser l’enseignement qualifiant. Un pacte qui dérange, d’une certaine manière, notre professeur. « Ce fameux Pacte pour l’excellence, qui se veut progressiste dans le bon sens du terme, mais malheureusement, derrière ce désir de faire des économies, j’ai l’impression qu’on nous l’a fait à l’envers. On ne peut pas, d’un côté, adopter une posture progressiste pour répondre à des problèmes de société tout en voulant, en même temps, faire des économies. »

Monsieur Anselmo et moi-même
©Johny Rebel
Bâtiment blanc et marron

La 7e année dans le qualifiant est très intéressante pour beaucoup d’élèves, car pour certains qui n’ont pas réussi à obtenir le CESS, cette 7e année permet de l’obtenir. Elle offre également une spécialisation approfondie dans un métier ou un secteur précis, et permet souvent de faire un stage plus long et plus immersif. Ce sont des points à ne pas négliger. Aujourd’hui, pour pallier la suppression de la 7e année, il est conseillé de se diriger vers des formations comme l’IFAPME ou l’EFP, qui combinent l’apprentissage pratique et les cours théoriques, ou d’aller au CEFA pour les personnes qui souhaiteraient entrer rapidement dans le monde du travail tout en poursuivant une formation scolaire.

l’avis des jeunes sur le sujet.

Il faut savoir que beaucoup de personnes ne sont pas du tout intéressées par ces formations, vues souvent de manière péjorative par certains, car l’option du CESS ne peut se faire qu’au CEFA et non à l’IFAPME ou à l’EFP.

Un avis de Dina : « Je suis en 7e année puéricultrice à ma campagne, donc si tout se passe bien, j’aurai terminé les secondaires avant que la réforme ne soit active. Mais il faut savoir que j’ai un parcours spécial, car j’ai déjà mon CESS depuis 2 ans, étant diplômée d’abord en tant qu’agent éducateur. J’ai donc mon CESS et mon CQ6, mais après plusieurs réflexions, j’ai décidé de recommencer 2 années, cette fois-ci en tant que puéricultrice. Je n’ai besoin de participer qu’à mes cours de qualification. Bon, c’était pour que vous compreniez ma situation. »

« Les formations comme l’EFP et les autres ne m’intéressent pas du tout, et c’est vrai que c’est un secteur vu assez négativement. Je ne critique en rien ceux qui font ces formations, mais si j’étais dans la situation où je sortirais de la 6e et que je n’avais pas le choix de faire une formation, je pense que je ne le ferais même pas. Je veux juste rester dans ma scolarité, tout simplement. »

C’est un décret qui divise, mais qui n’arrêtera pas la progression de notre société.

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