Société

Au coeur de l’action sociale : un président de CPAS dévoué malgré les difficultés

Il se définit comme un « être de paix, libre et indépendant », pourtant, derrière cette apparence, se cache un homme aux multiples combats.  Engagé au sein du Parti Socialiste, président du CPAS de Soignies, mais surtout et avant tout kinésithérapeute de formation, Hubert Dubois ne cesse de mettre sa polyvalence et son énergie au sein de la commune dans le but d’améliorer les services sociaux et de briser les inégalités.

©Hubert Dubois

Peu adepte des partis politiques traditionnels, il s’efforce de maintenir son indépendance d’esprit. Il privilégie le combat des idées à la lutte des partis et cherche à apporter des solutions concrètes aux problèmes sociaux plutôt qu’à se conformer aux stratégies des appareils politiques.

Socialiste dans l’âme

C’est à l’âge de 47 ans et au travers de plusieurs rencontres qu’Hubert Dubois décide de poser un pied dans la politique. Intégrer le Parti Socialiste il y a 13 ans était plus qu’une évidence pour le kinésithérapeute qui estime essentiel de « compenser les inégalités sociales présentes dès la naissance ». Critique envers la façon de penser du mouvement libéral qui ignore les fractures sociales selon lui, il revient sur le terme « baraki » utilisé par George Louis Bouchez (MR) en juillet dernier : « finalement, chacun peut être le baraki de quelqu’un d’autre puisque soit on dit à l’autre que c’est facile ou soit on essaye de réguler la société et de former un vivre ensemble. ».

Un président chef d’orchestre

Le président du CPAS de Soignies tient à souligner que son rôle n’est pas celui d’un travailleur social traditionnel, mais plutôt celui d’un chef d’orchestre.  « C’est celui qui donne le LA, qui écrit la partition et qui la fait interpréter tout en s’assurant que les différents instruments soient accordés et en rythme. » exprime-t-il. Il raconte s’appuyer également sur quatre outils symboliques au quotidien pour ne pas perdre le cap : « du WD40 pour débloquer des situations complexes, un extincteur pour éteindre le feu lors des crises ; une pompe à vélo pour regonfler le moral lorsqu’il est au plus bas, et un casque de vélo pour se protéger lors des disputes. ». Une approche métaphorique originale qui illustre son engagement dans un rôle à la fois essentiel et humain. 

Un avertissement pour remonter la pente : le CPAS sous le signe du changement

En décembre 2023, Il prend l’initiative d’inviter et de rencontrer l’ensemble du comité de direction du CPAS de Soignies. « Je sentais que financièrement, les choses devenaient compliquées et que les directeurs de départements étaient un peu plan-plan » explique-t-il. Il reproche à ceux qui pilotent les départements de ne rien mettre en place pour résoudre les problèmes et d’être réfractaires à tout changement. « Vous êtes mon problème » lance-t-il devant les concernés. Plus direct encore, il n’hésite pas à ajouter : « S’il y a du monde à licencier au CPAS pour des raisons financières, vous serez les premiers à partir ! ». Un coup de pression qui peut sembler brutal mais qui a pourtant récolté ses fruits puisqu’un an et demi plus tard, des constats positifs se font voir comme une re dynamisation du CPAS touchant la philosophie d’accueil en maison de retraite et le maintien à domicile. « Nous sommes passés du maintien au soutien. Ça peut paraître anodin mais ça fait toute la différence. ». Parmi les transformations, on compte aussi le déménagement de la crèche, la refonte complète du programme pédagogique, ainsi que la mise en place de projets intergénérationnels ambitieux.

Nouveaux défis sociaux au sein du CPAS

Malgré les améliorations et les nouveaux projets mis en place, les CPAS ne risquent pas d’être de tout repos rapidement. « Au niveau du service social, c’est se poser des questions fondamentales sur les nouvelles faiblesses de la population, puisqu’en fin de compte un CPAS existe pour aider les personnes en difficultés, mais ces difficultés évoluent sans cesse et diffèrent de celles d’ il y a dix, quinze ou vingt ans. » évoque Hubert Dubois. Le président constate également avec inquiétude une arrivée importante de nouveaux profils comme des personnes en situation de monoparentalité ou encore des jeunes mamans. Une chose est sûre, les CPAS doivent encore relever de nombreux défis face aux besoins croissants de la population

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