Du chineur au créateur : comment Barnabé Philipe a fait de sa passion un métier. (Portrait)

En octobre dernier, avec son meilleur ami, ils ont créé ‘’Atome32’’. Ensemble, ils font des vide-greniers dans le but de restaurer du mobilier. Invité à un salon de créateurs, nous avons suivi Barnabé tout au long de cette journée.
Depuis sa tendre enfance, Barnabé fait des brocantes avec sa famille. Il a en lui cette fibre du chineur qui cherche et fouille des objets pouvant avoir une seconde vie. Depuis peu, il vit de sa passion avec l’aide de son meilleur ami, qui lui gère toute la communication de la boite. C’est Barnabé qui a eu l’idée de créer ‘’Atome32’’, car il s’est rendu compte qu’il y avait une réelle demande sur ce marché. Ils sont appelés lors de vide grenier pour qu’ils récupèrent les pièces encombrantes. Le but est de récupérer des pièces qu’ils aiment et les restaurent, pour ensuite les mettre en vente.
Dénicher et restaurer
‘’Ce que je préfère, c’est toute ses longues journées où j’arrive sur un lieu en pagaille, et que je sais qu’il y a forcément une ou plusieurs pièces cachées dans tout ce bordel.’’
Chiner, c’est vraiment ça qu’aime Barnabé. Lors des vide-greniers, il n’a même pas l’impression de travailler, car ça le stimule malgré l’effort physique que ça demande. ‘’Je suis un brocanteur dans l’âme.’’
Après une journée sur le terrain, il sélectionne le mobilier intéressant pour débuter le processus de restauration. ‘’Je prends toujours des plombes à choisir quoi restaurer, car la plupart du temps, j’ai un coup de cœur, et une multitude de plus petites pièces que je trouve intéressante…. Quand j’hésite trop, c’est mon collaborateur qui tranche.’’
»La restauration, c’est la partie qui peut prendre le plus de temps, comme celle qui est la plus rapide. »
Pour le salon du week-end passé, Barnabé a pris pratiquement un mois à remettre à neuf un siège ‘’Falcon’’. C’est un canapé des années 1970 avec un cuir provenant d’Italie. ‘’Le plus pénible pour ce genre de canapé, c’est ne pas abimer le cuir, car impossible d’en trouver un autre de si bonne qualité à un prix raisonnable.’’
Un marché florissant
Depuis quelques années, il y a un réel intérêt pour les ménages d’acheter du mobilier vintage. ‘’J’ai remarqué ça au fil du temps, que les jeunes couples veulent créer une atmosphère unique chez eux, pas avoir comme tout le monde du IKEA… Les gens sont prêts à mettre plus d’argent dans du mobilier unique.’’ Les prix sont également en hausse dans les friperies, tout le secteur de la seconde main est confronté à ce phénomène.
Aller en brocante et acheter en seconde main est redevenue tendance auprès de la jeunesse. On constate ça au nombre d’influence au sein de ces salons de créateur et lors des brocantes de quartier.
Une histoire à raconter
Outre l’aspect financier, c’est un secteur avant tout proche de l’humain, chaque mobilier porte une histoire. ‘’On rencontre des personnes extraordinaires quand on chine. Il y a un réel échange humain quand on arrive dans une maison. Souvent, il s’agit des proches qui racontent à qui appartenaient telle ou telle pièce et comment la personne s’en servait.’’ Avec ‘’Atome 32’’, Barnabé insuffle une seconde vie à des objets abandonnés, tout en accomplissant un geste écoresponsable.
Quand Barnabé récupère du mobilier, il fait son maximum possible pour respecter l’objet et pour rendre hommage à l’ancien propriétaire. Tout comme le siège Falcon qui a été vendu, il lui donne une nouvelle vie et apporte de nouveaux souvenirs aux nouveaux propriétaires.
Barnabé fait donc plus que chiner et restaurer, il transmet des histoires à travers ce mobilier, tout en enrichissant un nouveau foyer.