Culture

Le « Kings of Comedy Club », le moteur du changement progressif du stand-up belge vers une influence américaine.


Au fil des années, la popularité du stand-up en Europe, en particulier en Belgique, en France et en Suisse, n’a cessé de croître. Cette culture totalement américaine a mis de nombreuses années à arriver chez nous. Pendant la crise du COVID-19, le stand-up a explosé, parvenant à se faire une place et à re approprier cette culture avec ses propres codes. Mais ces codes cherchent à évoluer et à s’inspirer de leurs origines américaines.


© Flavie Kanto – Soirée au Kings of Comedy Club

Avec l’ouverture de plusieurs Comedy Clubs dans le pays, les humoristes ont désormais l’opportunité de se produire plusieurs fois par semaine, voire par jour. Le premier club à être arrivé sur Bruxelles, c’est le Kings Comedy Club. Totalement inspiré du café-théâtre, il y règne une ambiance chaleureuse et intimiste à la fois. Plusieurs sets sont programmés dans la soirée, tous les soirs de la semaine. Une grande diversité d’humoristes dotés d’humours différents s’y produit. Il y a une ambiance de proximité entre l’humoriste et le public, ce qui donne l’opportunité aux amateurs de stand-up d’assister à des spectacles qui leur correspondent et d’apprécier le moment dans une ambiance détendue, entourés de rires et de bonne humeur !

© Flavie Kanto – Soirée au Kings of Comedy Club

Les divergences qui donnent lieu à l’inspiration.

Au Kings Comedy club, pas de codes : l’inclusivité est la règle d’or et tout le monde y a sa place. Contrairement à l’Amérique, où le stand-up est un art très codifié, il n’y a pas de codes vestimentaires. « Souvent avec un look foncé, ils préfèrent mettre en lumière seulement l’humour de la personne. » explique Lorenzo Manchini, humoriste belge habitué du Kings.

Plusieurs autres différences distinguent cette culture émergente en Belgique comme, premièrement et pas des moindres, l’humour. Malgré le fait que cette culture soit arrivée d’Amérique, les codes de l’humour ne sont pas du tout pareils. Ici les sketchs sont plus légers, les humoristes s’inspirent très souvent de leurs propres expériences. Ce qui n’est pas du tout pareil chez eux, c’est qu’ils sont friands de punchlines. Ils arrivent toujours à assumer des propos qui ne sont pas toujours politiquement corrects. Cite Lorenzo Manchini. Cet aspect brut n’est pas encore totalement développé dans notre humour mais on y arrive. Ce n’est pas une intégration facile « on est encore dans des sketches simples, on va dire, que du basique. Les publics ne sont pas encore éduqués au stand up et à la complexité des idées qu’on peut amener. » Mais plusieurs humoristes, tels que Blanche Gardin s’en inspirent déjà.

La scène du Kings totalement ouvert à cela présente déjà à l’affiche quelques humoristes, dont Lorenzo Manchini qui adaptera son prochain spectacle avec ces idées, pour introduire cette frontalité à l’américaine.

Une autre différence majeure est la visibilité. Aux États-Unis, de nombreux talk-shows sont présents sur de grandes plateformes de streaming (Netflix, Amazon prime…) ou encore dans des endroits très réputés et reconnus dans ce domaine, par exemple à New York. En Belgique, la visibilité n’est pas encore assez grande pour permettre à certains humoristes d’être présentés sur de telles plateformes. Grâce au Kings, les artistes ont l’opportunité de se développer et d’acquérir une plus grande notoriété. En effet, ce club étant très réputé à Bruxelles, cela leur permet ensuite de se produire sur des scènes et devant un public plus nombreux.

Le Kings Comedy Club, un acteur majeur de cet essor du stand up en Belgique. Ils soutiennent leurs artistes dans ce qu’on peut appeler un changement. Cette réappropriation des codes américains, ayant été extrêmement bien reçue lors de l’ascension des Comedy clubs en Belgique, s’est transformée en une véritable inspiration pour ce modèle. Un retour aux sources dans le but d’aborder plus de sujets politiquement incorrectes et sortir de cet humour « léger ». 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *