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Chômage en Belgique : protection ou chasse ?

Le chômage en Belgique soulève encore beaucoup de questions, d’autant plus depuis que la nouvelle réforme du gouvernement fédéral est tombée. S’agit-il d’une protection ou un moyen de contrôle et de sanction ? Pour répondre à cette question que tant se posent, nous avons enquêté sur les enjeux actuels du marché de l’emploi en Wallonie.

Le chômage en Belgique évolue-t-il vers un encadrement plus strict ? Avec la nouvelle réforme, les chercheurs d’emploi font face à de nouvelles règles. Pour mieux comprendre l’accompagnement adapté et les conditions de l’obtention de l’allocation de chômage, nous avons interviewé Antonella Caserta, une conseillère au Forem.

Il y a plusieurs types de conseiller, notamment le e-conseiller qui lui va faire un accompagnement à distance. Lorsque le chercheur d’emploi ne peut pas être pris en charge par celui-ci, il va devoir être suivi par le conseiller en accompagnement. Il va y avoir un bilan, un plan d’action et des évaluations tous les 6 mois pour faire le point.

L’accompagnement, une contrainte utile 

« L’accompagnement, une fois qu’il démarre, il ne se termine plus tant que la personne n’est pas réinsérée sur le marché de l’emploi. », nous dit Antonella. Il est obligatoire. Cela peut faire peur pour certains, d’autres pourraient estimer qu’on cherche à leur imposer des contraintes excessives, mais il ne faut pas oublier que les conseillers sont là pour « aider à faire avancer le candidat vers sa réinsertion. », souligne-t-elle. 

« Les filières techniques qualificatives et professionnelles ne sont pas valorisées au niveau de l’enseignement, ce sont des enfants qui ne sont pas forcément intéressés et qui décrochent parce qu’ils n’aiment pas rester derrière un banc. », des jeunes en décrochage scolaire et qui ensuite ne trouvent pas d’emploi. Ajoutons à cela la fraction numérique qui se renforce de plus en plus, l’absence de permis de conduire, les transports en commun mal desservis dans certaines zones, le manque de place dans les crèches ou encore l’exigence du marché de l’emploi, toutes ces barrières sont des réels freins à l’emploi. 

Ce qui fait qu’aujourd’hui le taux de chômage est élevé en Wallonie, atteignant les 7,5% selon les statistiques belges. Le Forem met déjà en place tout un panel de solutions pour y pallier. Notamment l’accompagnement adapté « qui s’est mis en place en 2022, où nous avons commencé à travailler par secteur d’activité donc meilleure connaissance des métiers, dans le but de mieux analyser le profil des candidats » nous explique-t-elle. Il existe aussi un large choix de formations de réinsertion appelées push stagiaire, qui semblent déjà fonctionner ; « Il y a des sections pour lesquelles il y a pratiquement 100% de mise à l’emploi en sortant de formation. ».

La liste ne s’arrête pas là, il existe aussi des formations informatiques, des reprises d’études pour des métiers en pénurie qui permettent de continuer à percevoir des allocations de chômage, mais aussi des auto-écoles sociales proposant des tarifs réduits.

« L’accompagnement, une fois qu’il démarre, il ne se termine plus tant que la personne n’est pas réinsérée sur le marché de l’emploi. »

Qu’en est-il de la nouvelle réforme ?

Les choses peuvent encore changer. « Avec tous les changements qui vont venir s’apporter, il est possible que ce que je vous dis aujourd’hui ne sera plus valable dans 6 mois. », souligne la conseillère. Cependant, nous pouvons déjà constater l’impact positif qu’elle va avoir. Elle permettra une prise en charge beaucoup plus rapide grâce à la création d’un profil public sur la plateforme du Forem. Tout sera regroupé dans un seul et même point, ce qui facilitera la tâche du conseiller mais aussi du chercheur d’emploi.

Le taux de satisfaction vis-à-vis de celle-ci serait de plus de 70%. Les employés du Forem se sentent soulagés, cette réforme pourra « rendre la responsabilité aux chercheurs d’emploi par rapport à l’obtention des allocations. Et ça nous en déchargera… En tout cas, ça permettra de créer un lien de confiance vis-à-vis d’eux pour les faire avancer. », ajoute-elle. 

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