Bouger ou scroller : Naïm a choisi son camp

Dans les rues d’Ixelles, il n’est pas rare de voir Naïm Msaddaq, crampons aux pieds, rejoindre le terrain du FC Ixelles. À 16 ans, ce jeune passionné de football ne se voit pas passer ses journées enfermé derrière un écran.
« Le foot, ça m’a toujours suivi, c’est devenu un réflexe. »
Un héritage familial
Naïm a grandi avec un ballon au pied. « J’ai commencé à jouer vers 6-7 ans. Mon père adorait le foot, il m’a transmis ça. » Un héritage d’autant plus précieux sachant que son père est décédé quand il n’avait que cinq ans. Depuis, le football est devenu bien plus qu’un sport pour lui : une manière de perpétuer cette passion familiale.
Aujourd’hui, il joue en amateur, par pur plaisir. « On est là entre potes, on s’amuse, on veut gagner bien sûr, mais sans pression. » Pas d’argent en jeu, pas d’objectifs démesurés, juste la joie de jouer et de partager.
Les écrans, un adversaire redoutable
Comme tous les jeunes de sa génération, Naïm est bien conscient de l’attraction des écrans. « C’est vrai que parfois, je me dis que je vais rester chez moi, devant une série ou un jeu vidéo. » Il marque une pause avant d’ajouter, en souriant : « Mais dès que je suis sur le terrain, je ne vois même plus le temps passer. »
C’est justement ça, selon lui, la force du sport collectif. « Une fois que t’es lancé, ce n’est plus une contrainte, c’est un plaisir. » Même les trajets pour aller à l’entraînement, les discussions avec les coéquipiers, tout fait partie de cette dynamique qui le pousse à rester actif.
Le club, une motivation clé
Bien sûr, il y a des jours où la flemme prend le dessus. « Avant l’entraînement, parfois, c’est dur de se motiver. Mais je repense à tous les bons moments passés, et je me dis que ça va être encore une bonne journée. » Une fois sur place, il n’a jamais de regrets.
Sans le football, il l’admet, il bougerait sûrement moins. « J’essaierais quand même d’aller courir, ou de faire du sport avec ma mère ou mes amis, mais ce serait moins régulier. »
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne pense pas que les jeunes soient de moins en moins motivés. « Avec les réseaux sociaux, on voit tout le monde s’exposer : les corps musclés, les performances… Ça motive aussi ! Moi, quand je vois des modèles, ça me donne envie de me dépasser. »
Les clubs amateurs doivent en faire plus

Si Naïm adore son club, il pense que les clubs amateurs pourraient faire plus pour attirer les jeunes. « Déjà, mieux gérer le budget. Certaines équipes ont des vestes, du matériel, d’autres non. Il y a trop d’inégalités. » Il aimerait aussi que l’équipement de base soit fourni, ou que les abonnements soient plus abordables.
« Et puis, il faut améliorer les infrastructures. Un bon terrain, du bon matériel, ça motive. »
« Juste jouer, c’est déjà un grand pas »
Naïm en est convaincu : il faut donner aux jeunes l’envie de bouger, mais aussi les moyens. « Juste sortir de chez soi, voir des gens, c’est déjà énorme. Une fois qu’on est là, on a juste envie de jouer. »
Le football amateur, pour lui, c’est bien plus qu’un sport. C’est un moteur, un engagement, une façon d’éviter de tomber dans l’inertie du quotidien. « Si t’aimes pas le foot, trouve un autre sport. Mais bouge ! Parce qu’au final, on est toujours gagnant. »
« Si t’aimes pas le foot, trouve un autre sport. Mais bouge ! Parce qu’au final, on est toujours gagnant. »