Dans la tête de Trump : pourquoi ces nouvelles décisions ?
Depuis sa réélection ce 5 novembre, le président des États-Unis a voté de nombreuses réformes. Aide en Ukraine suspendue, USAid disparue, menace envers la bande de Gaza… Des décisions qui inquiètent.
Autour du monde, l’insécurité augmente à cause des conflits. Certains soutenus, d’autres ignorés par le représentant américain. Ses choix apportent de nombreuses questions : Comment les expliquer ? Est-ce que Trump pourrait causer une troisième guerre mondiale ?
Sébastien Boussois est chercheur associé à l’observatoire géostratégique de Genève. Également l’auteur du livre “Donald Trump : retour vers le futur”, il répond à nos questions.
Vers une future guerre mondiale ?
Sébastien Boussois aimerait apporter une certaine nuance, se voulant rassurant. Aujourd’hui, les luttes sont centrées. Politiques, diplomatiques ou économiques, les différences font qu’un conflit centralisé est moins risqué.
Pendant ce temps, les États-Unis font face à une première historique. Pour la première fois, l’intérêt économique prime sur la défense des valeurs. Trump montre un intérêt plus poussé pour l’économie que la moralité. L’intervenant précisant même que la relation entre ce dernier et la Russie pourrait être une bonne chose même si l’Europe en sera défavorisée. Affirmant qu’ils pourraient être une “source d’apaisement indirecte pour les relations internationales quand le business prime”.
Quel intérêt pour le conflit Israélo-palestinien ?
Depuis de nombreuses années, les États-Unis ont été le premier soutien d’Israël. Ainsi espérer que le continent prenne ce parti dans le conflit était inévitable. Trump semble avoir une vision de la Palestine similaire à celle de l’Ukraine. “Une machine à engouffrer de l’argent, qui malgré ses ressources ne semble pas pouvoir gagner la guerre.” spécifie le chercheur.
Si l’Europe prend le parti de la veuve et de l’orphelin, Trump prend le parti des gagnants.
Le représentant des USA n’est pas connu en tant que samaritain. Il refuse de payer pour certaines causes car les concernés ne sont pas des victimes à ses yeux. Cela se ressent dans une de ses dernières réformes.
Suppression de l’USAid : un choix politique ?
Comme vu précédemment, l’argent est vu comme un élément important de la politique de Trump. Cette réforme permet davantage de cerner le personnage. En effet, les dépenses pour l’aide humanitaire lui paraît être un non-sens. “Selon lui, si les organisations étaient efficaces, elles n’auraient pas lieu d’être”, précise Boussois.
À ses yeux, l’aide devrait être temporaire. Autrement, ce soutien risque de devenir une dépendance, un biberonnage par les institutions. Un assistanat auquel il n’a plus envie de participer.
« We have a deal »
Chaque nouveau décret permet d’avantage de découvrir le personnage. Il est possible de constater que malgré les inquiétudes, les chances qu’il lance un conflit similaire à une guerre mondiale est assez minime.
En effet, le président se révèle extrêmement autocentré dans la gestion des réformes. Un nombrilisme qu’il n’a jamais caché puisqu’il l’évoquait dès ses premières campagnes ainsi que dans son slogan : Make America great again.
L’homme est avant tout un homme d’affaires. Une attitude qui peut choquer beaucoup, notamment l’Europe qui possède l’entraide comme une de ses valeurs majeures. Il ne se cherche pas à se faire des alliés via des philosophies similaires. Se demandant à la place ce que les États-Unis auraient à y gagner.
Antipathique et complexe
Il est extrêmement antipathique par rapport à ceux qui ne sont pas hauts dans son estime. Souvent Trump ne voit pas des victimes, mais des personnes incapables d’entretenir leurs propres territoires. Qui devraient retourner dans le pays avec lequel ils se sont affranchis.
Trump est un personnage complexe qui fait des actions compréhensibles d’un certain point de vue. Mais, à la manière de la sociologie, ses actes peuvent être expliqués sans pour autant être justifiés.