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Propriété immobilière : un rêve de plus en plus lointain pour les jeunes

Les prix de l’immobilier en Belgique ne cessent d’augmenter, rendant l’achat d’un logement difficile pour une partie des jeunes. Devenir propriétaire devient un luxe, contraignant une génération entière à rester locataire.

Devenir propriétaire a toujours été un objectif pour de nombreuses générations, mais, aujourd’hui, ce rêve s’éloigne. Selon ING, les prix des logements en Belgique devraient augmenter d’environ 3 % en 2025 et 3,8% en 2026. En cinq ans, le prix des maisons a augmenté de 26 %, avec une hausse de 7 % sur la dernière année, atteignant un prix médian de 315 000 euros. Cette situation rend l’achat difficile, poussant de nombreux jeunes à rester locataires.

Les prix médians du troisième trimestre de chaque année publiés par Statbel

Face à la hausse des prix, l’accès à la propriété devient un défi de plus en plus difficile. « Il n’y a pas vraiment de raison justifiant cette flambée, si ce n’est l’appât du gain », explique Chloé Thôme, chargée de presse du Rassemblement bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH). Les salaires n’évoluent pas au même rythme que l’immobilier, créant un écart entre le pouvoir d’achat et le cout du logement. Progressivement de plus en plus de jeunes n’ont d’autre choix que de rester locataires. Bruxelles est particulièrement touchée par cette crise. En plus d’être la région la plus jeune du pays, elle est aussi celle où l’accès à la propriété est le plus compliqué. Aujourd’hui, 62 % des habitants y sont locataires, un chiffre en constante augmentation. « Assez logiquement, si les prix montent plus vite que notre pouvoir d’achat, de moins en moins de personnes peuvent accéder à la propriété », ajoute Chloé Thôme.

Un marché inaccessible

Face à la hausse des prix, l’accès à la propriété devient un défi de plus en plus difficile. « Il n’y a pas vraiment de raison justifiant cette flambée, si ce n’est l’appât du gain », explique Chloé Thôme, chargée de presse du Rassemblement bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH). Les salaires n’évoluent pas au même rythme que l’immobilier, créant un écart entre le pouvoir d’achat et le cout du logement. Progressivement de plus en plus de jeunes n’ont d’autre choix que de rester locataires. Bruxelles est particulièrement touchée par cette crise. En plus d’être la région la plus jeune du pays, elle est aussi celle où l’accès à la propriété est le plus compliqué. Aujourd’hui, 62 % des habitants y sont locataires, un chiffre en constante augmentation.

« Assez logiquement, si les prix montent plus vite que notre pouvoir d’achat, de moins en moins de personnes peuvent accéder à la propriété », ajoute Chloé Thôme.

De plus la location devient difficile à supporter. « En 10 ans, les loyers bruxellois ont augmenté d’environ 20 % hors indexation », poursuit Chloé Thôme. Loin d’être justifiée par l’inflation, cette hausse s’explique par des stratégies spéculatives, comme la conversion de logements en Airbnb ou le maintien de biens pour maximiser leur valeur de revente. Ces pratiques diminuent l’offre locative et font grimper les prix, rendant l’accès au logement toujours plus précaire pour tout le monde.

Des alternatives, mais insuffisantes

Certains organismes existent pour favoriser l’accès à la propriété des ménages modestes, comme les logements subsidiés de Citydev, du Fonds du Logement ou du CLT Bruxelles. En séparant le terrain du bien immobilier et en instaurant des règles visant à lutter contre la spéculation, le CLT Bruxelles permet d’acheter à moindre cout et d’éviter l’explosion des prix à la revente

Toutefois, ces solutions restent minimes. Avec seulement 250 logements disponibles par an, elles ne suffisent pas à répondre à la demande. De plus, Chloé Thôme souligne que « les logements réalisés par le Fonds du Logement sont vendus au prix coutant, ce qui reste trop cher pour un public à revenus modestes. Nous plaidons pour que ce subside devienne structurel, comme c’est le cas chez Citydev, pour qu’elles puissent s’adresser à un public à revenus modestes ».

Sans mesures fortes, une génération risque de rester locataire. Parmi les pistes envisagées, la réforme du précompte immobilier à Bruxelles vise à encourager des loyers plus abordables. Cette mesure pourrait pénaliser les propriétaires qui maintiennent des logements vides ou pratiquent des loyers excessifs, en augmentant leur taxation. L’objectif serait d’inciter ces propriétaires à remettre leurs biens sur le marché à des prix plus accessibles. Mais sans un encadrement global des loyers et une augmentation de l’offre de logements accessibles, cette réforme restera insuffisante pour enrayer la crise actuelle.