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Réformes de l’enseignement qualifiant : les élèves subissent

Des nouvelles lois et réformes s’annoncent pour cette année 2025. Mais la nouveauté n’est pas toujours appréciée, elle effraie et mécontente. Et cette fois, c’est au tour de l’enseignement qualifiant de se révolter contre les changements, notamment la suppression d’options pour les étudiants.

Ce sont 5.400 options qui constituent l’enseignement qualifiant en Fédération Wallonie Bruxelles. Un large choix qui se voit menacé par le nouveau gouvernement, mais dont les conséquences affecteront directement les étudiants.

Des changements qui suscitent l’inquiétude

Mohammed Mesbah, un jeune étudiant à l’Institut Sainte-Marie en option infographie, il est le premier concerné par les nouvelles réformes sur l’enseignement qualifiant, mais il ne les apprend que par ses proches. Les écoles ne font pas encore circuler l’information, mais les élèves sont tout de même renseignés, ils voient les manifestations et savent contre quoi leurs professeurs et camarades luttent : la suppression d’options en technique et l’augmentation du nombre d’élèves par classes. « C’est beaucoup plus de cours pratiques vu que c’est une école d’art », explique l’étudiant. Dans la classe de Mohammed ils ne sont que 18 et ce qui l’inquiète c’est qu’être plus nombreux « ça pourrait aussi surcharger les profs », nous partage-t-il. Moins de temps à consacrer par tête, moins de suivi et moins la possibilité de poser des questions c’est contraignant pour la progression.

Une orientation subie plutôt que choisie ?

L’école secondaire reste obligatoire jusque 18 ans, les étudiants n’ont pas d‘autre choix que de s’y rendre. Mais là où les élèves en technique n’ont souvent pas le choix non plus, c’est lors de leur réorientation. Comme c’est le cas pour Mohammed, beaucoup d’étudiants du qualifiant n’avaient pas choisi de quitter le général. « Non, c’était pas moi qui avait choisi de m’inscrire en option technique, c’est plutôt le PMS qui m’a dirigé là-bas vu que j’ai raté mon CE1D », confie-t-il.

Mais si une école d’art plutôt qu’une autre fut sa décision et qu’il s’y plait, Mohammed ne trouve pas les nouvelles lois très justes. D’autres n’auront pas autant d’alternatives d’options que lui et seront encore moins maitres du chemin que prendra leur formation. C’est une privation de liberté pense Mohammed. « C’est hypocrite de retirer encore plus de liberté vu que moi-même je n’ai même pas choisi d’aller en technique », se plaint l’étudiant. Il ajoute encore « Ça montre qu’ils s’en fichent un peu de la liberté des élèves quoi ».

La motivation en chute libre ?

Le Pacte pour un enseignement d’excellence est en constant développement, il vise à améliorer les conditions d’études et engendrer la réussite des étudiants. Dans le cas de l’enseignement qualifiant, le gouvernement met beaucoup de moyens en place, notamment financier. 10.000€ c’est environ ce qui est déboursé par an pour chaque élève de l’enseignement qualifiant. Mais l’argent ne règle pas tout. Le moral et la motivation de nos jeunes chutent. Comme Mohammed les élèves sont démotivés, « Bien évidemment que je suis pas aussi motivé qu’avant », déclare le garçon. Mais ce n’est pas le moment de se laisser abattre et laisser tomber les cours. Car en effet une autre loi proposée est celle qui n’autorise pas les étudiants déscolarisés à se réinscrire après la majorité. C’est un moyen d’équilibrer le nombre d’élèves dans les classes, ce qui résoudrait certes les inquiétudes. Cependant, certains y voient une pénalisation pour des étudiants que le système scolaire ne soutient déjà pas énormément.

Finalement les décisions prises par le nouveau gouvernement concernant l’enseignement sont loin de la réalité que vivent les étudiants du qualifiant. Des élèves délaissés par le système et contraints se sentent comme des victimes. Comment le gouvernement est-il prêt à les rassurer et prouver que c’est leur bien et leur futur qui est en ligne de mire de ces nouvelles décisions ?