Le retour du Béjart Ballet Lausanne, une ode aux séropositifs
Anvers accueillera Le Béjart Ballet Lausanne en 2026. Du 8 au 10 mai 2025, vous aurez l’occasion de voir l’un des ballets les plus populaires de Maurice Béjart. Le Presbytère est un cri d’angoisse d’une jeunesse à la recherche d’espoir face à l’amour et à la mort. Cette œuvre est un hommage à Freddie Mercury et Jorge Donn, un danseur emblématique de Béjart, deux artistes partis trop tôt à cause du VIH.
Ils ne sont pas les seuls à avoir quitté ce monde trop jeune à cause du VIH. En 1995, 3,20 millions de personnes étaient nouvellement infectées du VIH, contre 1,3 million en 2023. Malgré les énormes progrès réalisés au cours des 15-20 dernières années pour vivre avec le VIH et mettre en place des traitements médicamenteux, les gens conservent une image erronée de cette maladie. Grâce aux nouvelles recherches, les personnes atteintes de ce virus ne sont plus obligées de partir trop tôt.
FAUSSE CROYANCE
La méconnaissance sur les modes de transmission du VIH est encore présente. Les gens pensent que cela se transmet par la salive, cependant cela est une fausse information. Ce virus se transmet par voie sexuelle et sanguine. Le 7 avril 1994, une image forte a été diffusée à la télévision pour témoigner contre les préjugés sérophobes. L’actrice française Clémentine Célarié embrasse à pleine bouche une personne séropositive dans l’émission Tous contre le Sida
Le VIH fait face à de nombreuses fausses croyances, comme l’explique Mary Stevens, responsable de projet à la Plate-Forme Prévention Sida Asbl : « Le VIH n’est plus une maladie dont on meurt, on vit mieux avec, mais elle reste une maladie à vie. »
Lorsque le VIH est apparu, c’était une maladie incurable, il n’y avait pas de solution et les gens décédaient du VIH en peu de temps. Dans la seconde moitié des années 80, des essais médicaux ont été réalisés, notamment avec le traitement AZT, le premier utilisé pour le traiter l’infection par le VIH. Cela ne permettait pas de bloquer l’avancée du VIH dans le corps, mais la retardait. La révolution est arrivée au milieu des années 90, avec l’introduction des antirétroviraux, qui ont permis de stopper la progression du VIH. Certaines personnes sont passées du lit de mort à une santé de fer. Cette méthode améliorée est toujours utilisée de nos jours et permet de réduire la charge virale.
Les traitements, qui au départ étaient curatifs et avaient pour but de soigner les personnes séropositives, sont devenus préventifs. Ceux-ci permettent maintenant d’éviter la transmission d’une personne à une autre. Ce traitement est comme une « capote chimique », une barrière chimique.
« À l’heure actuelle, on n’arrive pas à éliminer complètement le virus, mais une personne séropositive ne transmet plus le virus lors de relations sexuelles, est en bonne santé et a une espérance de vie égale à celle de n’importe qui. » La trithérapie permet d’avoir des enfants de manière naturelle, en donnant naissance à des enfants séronégatifs.
PreEP ET TPE
Pour les personnes particulièrement exposées au VIH, la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP) constitue un traitement préventif. Elle bloque le développement et l’infection par le virus du VIH dès son entrée dans l’organisme, empêchant ainsi sa survie et permettant à la personne de rester séronégative. La PrEP est prescrite exclusivement aux adultes séronégatifs de plus de 18 ans, qui prennent fréquemment des risques vis-à-vis du VIH.
Après une prise de risque, il existe le Traitement Post-Exposition (TPE). Cette médication d’urgence doit être prise le plus rapidement possible, et au maximum dans les 72 heures suivant le contact avec le virus, afin de réduire le risque de transmission du VIH.
Le lien entre l’art et la lutte contre le VIH est plus fort que jamais, et des institutions comme le Béjart Ballet Lausanne jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation et la mémoire. À travers la danse, ils rendent hommage aux victimes, tout en continuant à briser les tabous qui entourent cette maladie.
