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2050 : La fin du chocolat ? Comment sauver notre gourmandise face à la pénurie mondiale

La menace d’une pénurie du chocolat d’ici 2050 inquiète les amateurs et les professionnels du secteur. Entre réchauffement climatique, maladie des cacaoyers et demande croissante, comment les artisans et maisons de chocolat se préparent ils à cette éventualité ? Rencontre avec Cédric, vendeur passionné chez Pierre Marcolini, qui partage son expertise et sa vision de l’avenir du chocolat.

Coffret chocolats noirs Grands Crus de cacao, de chez Marcolini.

Dans la jolie boutique de Pierre Marcolini, l’odeur du cacao emplit l’air de son doux parfum. Derrière le comptoir, Cédric nous accueille avec un sourire qui pourrait faire fondre n’importe qui, il raconte son parcours et son amour pour le chocolat.

« J’ai toujours aimé le chocolat, mais c’est en travaillant ici que j’ai découvert à quel point c’est un monde riche et complexe ». Ancien étudiant en hôtellerie, Cédric atterri dans ce milieu un peu par hasard, séduit par l’univers du luxe et du savoir-faire artisanal. « Ce n’était pas une vocation au départ, mais très vite, j’ai été pris par la magie du métier. Ici, on ne vend pas seulement du chocolat, on raconte une histoire, on partage un voyage des sens. »

C’est depuis plusieurs années, qu’il évolue chez Pierre Marcolini. « J’ai commencé en tant que saisonnier, puis je suis resté. Ce qui me plait, c’est la recherche constante de qualité et d’excellence. Chaque jour, j’en apprends davantage sur le chocolat, sur les crus, les terroirs… C’est un produit vivant ».

Son savoir-faire est sans faille. Criollo, Forastero, Trinitario… Les différentes variétés de fèves s’enchainent sur le bout de ses doigts. « Chacune à son caractère. Le Criollo par exemple est rare, très aromatique; le Forastero est plutôt robuste, plus corsé. Chez Marcolini, on privilégie des cacaos d’exception, sourcés directement chez les producteurs. Ca fait toute la différence. »

Mais que pense-t-il de la menace d’une pénurie de chocolat d’ici 2050 ? « C’est un vrai sujet. Le réchauffement climatique, les maladies des cacaoyers, la surconsommation… Tout cela met en péril la production. Les grandes maisons comme la notre cherchent des solutions, en travaillant main dans la main avec les cultivateurs pour préserver les plantations et encourager des pratiques durables. « 

Pour pallier à ce défi, l’innovation pourrait être une solution. Certains sont déjà sous les traces de différentes alternatives comme du chocolat à base de caroube ou de cacaoyers cultivés en laboratoire. Cédric, lui, en appelle surtout à un changement de consommation : « Peut-être qu’il faut qu’on apprenne à consommer autrement, de manière plus respectueuse du produit et de son origine. « En gros : moins mais mieux ».

Malgré cette inquiétude, Cédric reste optimiste. « Le chocolat évoluera, comme il l’a toujours fait. Peut-être qu’on découvrira de nouvelles manières de le produire, de nouveaux aromes à explorer. Tant qu’il y aura des passionnés, il y aura du chocolat ». Le chocolat traverse une crise historique, mais reste ancré dans une tradition ancienne. Cédric, passionné, croit en son évolution. Plus qu’un vendeur, il est ambassadeur de la marque.

Boutique Pierre Marcolini, située aux galeries royales de Bruxelles.