CultureReportage

Mundo Pixar Experience : une plongée sensorielle dans nos souvenirs d’enfance

Bruxelles Expo, 11h50. Dans le Palais 1, une file impatiente s’étire. Des familles, des couples, des bandes d’amis… Tous venus pour la même promesse : s’immerger dans l’univers Pixar, au-delà des écrans. À leurs côtés, je ressens une pointe d’excitation, mais aussi une légère appréhension. L’expérience sera-t-elle à la hauteur de la magie des films qui ont bercé mon enfance ?

Dès les premiers pas, la magie opère. Treize salles, retraçant 10 films iconiques des studios Pixar. En entrant dans l’univers de Là-Haut, je m’arrête net : la maison flottante de Carl Fredricksen se dresse devant moi, grandeur nature. Wow.

Maison flottante

C’est comme si l’écran s’était ouvert, laissant la fiction s’infiltrer dans la réalité. « Là-Haut a été le tout premier film que j’ai vu au cinéma », souffle Amani, les yeux rivés sur la façade colorée. Moi, je me surprends à ressentir la même émotion que devant le film : une douce nostalgie mêlée d’émerveillement. Cette fascination ne fait que s’accentuer, surtout lorsque je croise la boite aux lettres qui reprend les mains de Carl & Ellie.

Boite aux lettres

L’espace dédié à Coco explose de couleurs et de sons ! Chaque détail, partant des guirlandes lumineuses aux musiques mexicaines, vibre d’énergie festive. Mais la vue et l’ouïe ne semblent pas être les seuls sens mobilisés, il y a autre chose… Une douce odeur… Elle me rappelle des moments de famille, les plus simples, pourtant les plus significatifs, passés autour d’un repas. Je continue mon petit parcours et en posant mes yeux sur le sol, je réalise qu’il est animé, comme s’il se transformait sous mes pas. Une étrange chaleur m’envahit. « Oh la fête », s’extasie Amani. Et ce n’était pas la seule à le penser. Cet univers était tellement convivial que nous nous sommes emportées, vous nous auriez surprises à danser avec d’autres visiteurs sur la musique « un poco loco », en plein milieu de la salle.

Dans Toy Story, la mise en scène est peut-être bien la seule qui joue autant avec notre perception : tout est gigantesque, démesuré. L’espace d’un instant, je redeviens l’enfant qui imaginait que ses jouets prenaient vie en son absence, et ici, j’en suis plus que certaine, Buzz l’Éclair a bougé ! En avançant dans l’univers de Luca, mes yeux sont immédiatement attirés par la moto rouge éclatant. Impossible de résister : je grimpe dessus, et pendant un court moment, je me prends à imaginer filer le long de la côte italienne. Pixar ne se contente pas de recréer ses mondes : il nous y plonge, nous permettant de nous retrouver, de jouer littéralement avec nos sens.

Entre émerveillement et petites déceptions

Si certaines salles nous engagent pleinement dans la magie Pixar, d’autres laissent à désirer. L’espace Monstres & Cie manque cruellement d’un élément clé : Boo. J’aurais adoré une reconstitution de sa chambre ou une porte magique à traverser. Là, la porte ne s’ouvrait même pas totalement. « Ça manque de quelque chose, laissez-moi entrer, traverser cette porte », note Amani. Je ne peux qu’acquiescer.

Monstres & Cie

Même impression pour Vice-Versa. J’imaginais une immersion totale dans le chaos émotionnel de Riley, un décor qui nous ferait ressentir ses joies, ses peurs et tout ce qui s’en suit. À la place, une mise en scène sympathique, mais qui manque cruellement d’ampleur. Et Bong… Bing Bong ? Où était-il ? Absent, encore perdu dans les souvenirs oubliés, semble-t-il. À côté de nous, une enfant soupire : « Mais maman, je veux toucher ça là… », c’est vrai qu’ici, le plaisir est uniquement visuel. C’est certes, très coloré, mais on ne peut pas réellement s’approcher des souvenirs ou de la tour de contrôle des émotions… 

Vice versa – tour de contrôle des émotions

Heureusement, Ratatouille nous rattrape au vol. Se retrouver nez à nez avec des ingrédients géants, comme si nous étions des rats dans la cuisine de Gusteau, c’est un pur moment de plaisir. « Oh il y a ma cousine ! » s’exclame Amani en éclatant de rire devant une énorme tomate, car elle se métamorphose en ce fruit lorsqu’elle rigole. Moi aussi, je me laisse prendre au jeu et je feinte de croquer dans une cerise.

Ratatouille

Entre nostalgie et marketing

Après ce voyage rempli de couleurs et de sensations, retour à la réalité : la boutique souvenir nous attend. Peluches, figurines, goodies… Tout est pensé pour prolonger la magie, mais les prix sont un rappel brutal du monde réel. La plupart des articles dépassent les 24,95 €. Mis à part quelques tasses et autres. « Après une immersion pareille, c’est dur de résister, mais c’est clairement du marketing malin », me confie Amani. Moi, je lutte pour ne pas craquer sur une peluche « Flam » du film élémentaire.

Boutique souvenirs

Malgré quelques bémols, Mundo Pixar Experience réussit son pari : réveiller l’enfant en nous. En sortant, je surprends Amani, un sourire rêveur aux lèvres : « Mon petit frère va adorer, c’est sûr ! ». Elle m’explique même que ça lui a donné envie de se refaire tous les films Pixar. Elle rajoute que ça tombe bien, puisque Disney fait une offre en ce moment. Moi aussi, je m’imagine déjà y retourner. Parce que, le temps d’une visite, j’ai retrouvé cette part de moi qui croyait que tout était possible.