Le RWDM, entre rêve de stabilité et retour en grâce
Le RWDM, club mythique du football bruxellois, a connu bien des renaissances. Après des années de turbulences, entre relégations, faillites et refondations, le club de Molenbeek cherche enfin à écrire une histoire durable parmi l’élite. Mais entre ambition sportive et exigences structurelles, le défi reste immense.
Alors que la saison 2024-2025 bat son plein, le RWDM oscille entre espoirs de maintien en D1A et incertitudes sur l’avenir. Le club est-il prêt à se stabiliser durablement parmi les grands ? Fondé dans sa version actuelle en 2015, le RWDM n’a jamais cessé de porter l’héritage de ses prédécesseurs — le Daring, le RWDM originel, puis le FC Brussels. En 2023, le RWDM décroche une montée tant attendue en Jupiler Pro League, déclenchant une vague d’enthousiasme populaire dans la capitale.
Mais le rêve fut bref. La saison 2024 s’est révélée compliquée par manque de stabilité dans l’effectif, tensions internes, et une lutte constante pour le maintien. Résultat : une relégation amère, malgré le soutien sans faille du public. Pour Mehdi, abonné depuis 15 ans, cette descente est une claque :
« C’est dur, bien sûr. Mais ici, on ne lâche jamais. Le RWDM, c’est une histoire de cœur. On a déjà connu pire. »
Une transition délicate, mais assumée
La direction, sous l’impulsion d’investisseurs étrangers et de figures historiques du club, veut tirer les leçons de cet échec. Un nouveau staff technique a été mis en place, avec l’objectif de construire un effectif plus cohérent et mieux préparé à la Pro League 2.
Selon un membre du club (souhaitant garder l’anonymat) :
On est en train de poser les bases d’un projet plus durable. La montée a peut-être été trop rapide. On veut maintenant structurer sur le long terme.
Côté joueurs, certains cadres sont partis, mais la majorité a accepté de rester pour relancer la machine. Un signal fort, qui montre que le RWDM conserve une certaine attractivité malgré la relégation.
L’élite, oui… mais pas à n’importe quel prix
Remonter en D1A est l’objectif, mais pas à tout prix. Le club semble vouloir éviter les erreurs du passé : investissements démesurés, changements incessants d’entraîneurs, pression immédiate sur les résultats. L’approche est plus réfléchie, centrée sur la formation, le recrutement intelligent et l’engagement communautaire. Le Stade Machtens reste un atout majeur, tant par son ambiance que son histoire. Mais pour évoluer en haut niveau, des rénovations structurelles deviennent inévitables : modernisation des loges, amélioration des installations presse, ou encore développement de l’éclairage LED pour le stade. L’un des responsables du stade explique « On veut respecter le caractère du Machtens, mais il faut le mettre au goût du jour si on veut rester compétitifs. ».
Entre mémoire et ambition
Ce qui fait la force du RWDM, c’est son âme populaire. Dans une ville où les clubs historiques ont souvent disparu ou été dénaturés, le club molenbeekois conserve une base fidèle et passionnée. Les jeunes du quartier, les anciens supporters du Daring, les familles… tous vibrent encore au rythme du rouge et noir. Le projet de retour en D1A est là, mais le club préfère construire lentement, avec des fondations solides.

Tribune Raymond Goenthals du stade Edmond Machtens, construit en 1913
©Aissa Dinart
Le RWDM, c’est plus qu’un club : c’est un symbole de résistance, d’identité et de résilience. La saison à venir en Pro League 2 ne sera pas simple, mais à Molenbeek, l’envie de renaître est plus forte que les obstacles.
Et si l’histoire s’écrivait à nouveau ?
