Werenoi : du rap de Montreuil aux sommets du rap francophone, un parcours fulgurant brisé trop tôt

Derrière ses lunettes noires et ses silences, Werenoi cachait une intensité rare. En quatre ans, ce rappeur de Montreuil s’est imposé sans artifices parmi les plus grandes voix du rap français. Le 17 mai 2025, il s’éteint brutalement à 31 ans. Son nom devient alors une légende.

Werenoi, un début de carrière explosif dans le rap français

Tout commence en 2021 avec Guadalajara sur YouTube. Le public accroche immédiatement à sa voix rauque et son univers brut. Telegram, son premier EP, devient disque d’or. En 2023, Carré entre directement numéro 1 des ventes. L’industrie le consacre, les fans ne le lâchent plus.

Jérémy Bana Owona, Werenoi de son nom scène, fuit les projecteurs. Peu d’interviews, pas de clashs. En 2024, Pyramide et Pyramide 2 confirment son statut. En avril 2025, Diamant noir sort avec des featurings de prestige : Gunna, Damso, Lil Tjay, Ninho. Il atteint l’apogée sans hausser le ton.

Un artiste discret mais charismatique

 » La rue, c’est pas un décor. C’est une cicatrice « 

Werenoi , Rappeur

En 2023, il décroche la Révélation masculine de l’année aux Flammes. En mai 2025, Pyramides 2 emporte la Flamme Spotify de l’album de l’année. Pourtant, Werenoi reste en retrait médiatique, laissant ses morceaux parler pour lui.Une phrase devenue emblématique, résumant son rapport au réel : sans fard, sans filtre. Il séduit par sa sincérité, ses mélodies sombres et ses punchlines désabusées. Il touche, car il ne joue pas.

Parti, mais pas effacé

Après sa mort le 17 mai 2025, ses projets connaissent un bond historique : Diamant noir reprend la tête du Top Albums (+72 %), Pyramide grimpe de 197 %, Carré de 223 %. Le 20 mai, il est enterré à Montreuil, sa ville, son ancrage.

Werenoi laisse une œuvre courte mais marquante. Une voix, un style, une aura. Il n’aura pas eu le temps de tout dire. Mais assez pour qu’on ne l’oublie pas.

Cet été, les Ardentes se sont déroulées sans lui. Pourtant, sur scène comme dans le public, son nom a été prononcé, ses sons diffusés, sa voix murmurée.
Preuve qu’un artiste ne disparaît jamais vraiment