ÉconomieMondePortraitWordPress

Construire sa vie à deux, entre rondes de nuit et crédit immobilier

Agent de sécurité à l’aéroport de Bruxelles, Adèle François jongle avec les horaires décalés et un métier exigeant. Mais derrière la rigueur de l’uniforme, elle incarne aussi la stabilité d’une vie bâtie pas à pas, avec son mari, sur des fondations économiques solides.

Adèle François

À 31 ans, Adèle François connaît les allées labyrinthiques de l’aéroport de Bruxelles comme sa poche. Badge au cou, sourire discret, elle s’avance d’un pas sûr entre les portiques et les passagers. « C’est un travail qui ne laisse pas le droit à l’erreur », confie-t-elle. Les horaires décalés, parfois à l’aube, parfois en pleine nuit, ne l’effraient pas : « Je me suis habituée. C’est fatigant, mais j’aime ce que je fais. »

Originaire du sud de la Belgique, côté wallon, Adèle a laissé derrière elle ses chevaux et son chien, aujourd’hui gardés par ses parents. « Ça me manque, mais c’était un choix. Avec Karim, on a décidé de vivre près de Bruxelles. C’était plus pratique pour notre travail. »

Ce travail, justement, représente plus qu’un salaire. Avec son mari, également agent de sécurité, ils ont décidé de partager équitablement leurs revenus. « On a acheté une maison ensemble. On fait tout 50/50 : le crédit, les factures, les dépenses. C’est notre manière de construire quelque chose de solide. »

Derrière cette rigueur, il y a une volonté : celle de ne dépendre de personne. « J’ai toujours voulu être indépendante. Le fait d’avoir un travail stable me rassure. Mais ce qui me rend le plus fière, c’est que Karim et moi, on avance ensemble. »

Le métier n’est pas sans sacrifices. Les shifts décalés rendent la vie sociale compliquée. Les week-ends sont souvent rythmés par les rondes de sécurité plutôt que par les sorties en famille. « Mais quand on se retrouve, on savoure d’autant plus. Et puis, on sait pourquoi on fait ça : pour construire notre avenir. »

Adèle ne rêve pas de luxe. Son ambition est simple : une maison, une vie sereine, et un peu de temps pour retrouver ses chevaux. « Un jour, j’aimerais pouvoir les avoir à nouveau près de moi. Ce serait l’équilibre parfait. »

En attendant, elle enchaîne les heures à l’aéroport, gardienne discrète d’un lieu qui ne dort jamais.

Pour beaucoup, la sécurité est une routine invisible. Pour Adèle, c’est à la fois un métier, une passion et un tremplin : celui qui lui permet, avec Karim, de bâtir pas à pas la maison et la vie qu’ils ont choisies.