Économie

Les friperies, geste réellement écologique ou une simple tendance ?

Immersion dans trois boutiques de seconde main : Think Twice, Endless Hits et Podium Vintage pour le savoir.

Alors que le marché de la seconde main permet une nouvelle manière de consommer la mode, une question se pose : faire son shopping en friperie, est-ce encore un geste écologique ou est-ce devenu une simple tendance ? Où est passé l’engagement écologique qui était autrefois au cœur de la seconde main ? Pour tenter d’y répondre, nous sommes allés à la rencontre de vendeurs et de consommateurs dans trois friperies connues à Bruxelles :  Think Twice, Endless Hits et Podium Vintage.

La devanture de la friperie Endless Hit © Clara Sanclemente

Mais d’où viennent les vêtements de ces friperies ?

Nous leurs avons posé la question. Endless Hits affirme qu’Ils viennent d’Italie.  » On voyage souvent en Italie pour récupérer des articles et nous faisons de nouveaux drops tous les samedis. » Podium Vintage : « Nous avons des vêtements de seconde main, mais aussi du déstockage neuf. Nos articles viennent souvent des États-Unis et de vendeurs professionnels qui revendent en lot. » Think Twice : « C’est collecté un peu partout en Europe via une boîte basée en Lituanie. Nous achetons aussi des ‘deadstocks’, des vieux stocks de magasins qui ont fermé. »

Choix éthique ou un simple effet de mode ?

Lorsqu’on demande aux vendeurs de ces différentes friperies les avis divergent. Chez Endless Hits :  » Il y a un peu des deux. C’est ça fait aussi une pierre de coup finalement. En cherchant des alternatives plus durables et écologiques, t’as aussi la chance de trouver des pièces uniques. Et parfois de meilleure qualité. » Podium Vintage : « La plupart des gens entrent ici par curiosité. Nos clients ne sont pas nécessairement engagés dans la mode durable. » Think Twice : « Certains viennent pour l’aspect durable, d’autres suivent les tendances. J’ai remarqué que quand une mode se lance, nos articles disparaissent d’un coup. (…) Ça a été le cas avec les chaussures Salomon, on en avait plein avant, maintenant elles sont introuvables. »

Du côté des consommateurs, les motivations varient également. Une cliente régulière affirme : « J’achète en friperie pour l’originalité et le style. Mais les prix augmentent à cause de la gentrification des friperies. On perd le concept de la seconde main. » Une autre est plus dans la retenue : « Je considère ça comme un geste écologique pour ma part. J’adore le vintage, mais ce n’est pas pour suivre une mode. « 

« Oui, parfois j’ai une idée de tenue en tête que j’ai vue sur Pinterest et je vais en friperie pour chercher les vêtements pour recréer la tenue. Comme je le fait maintenant. « 

La surconsommation est-il le véritable problème ?

En cherchant des alternatives plus durables et écologiques, t’as aussi la chance de trouver des pièces uniques.

Une cliente nous répond : « J’achetais trop, j’étais en transe dès que je voyais un vêtement. Maintenant, je réalise que je n’ai pas besoin d’autant de pièces. « 

« J’adore le vintage, mais parfois j’achète juste parce que c’est tendance. J’ai déjà acheté des vêtements que je n’ai jamais portés. C’est le phénomène de « post-thrift clarity », où l’on regrette ses achats impulsifs. J’achète, puis je me rends compte que ça ne me va pas. Heureusement, je revends sur Vinted ou je fais des dons. »

Vraie conscience écologique

« Elles permettent de donner une seconde vie aux vêtements et d’éviter la surproduction textile. »  Elles ne réduisent pas forcément la surconsommation, et certaines boutiques profitent de l’engouement pour gonfler les prix.  Le transport et la gestion des invendus restent un problème, ce qui réduit leur impact écologique réel. 

Think Twice : « Le vrai changement, c’est revoir notre façon de consommer. Pourquoi personne ne sait vivre avec 5 t-shirts et 5 pantalons ? Ce sont nos habitudes de consommation qui ruinent tout. »

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