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Belgique : pourquoi sont-elles de plus en plus nombreuses à faire le choix de la PMA en solo ?

« J’ai arrêté d’attendre quelqu’un » : Delphine, 30 ans, a choisi la PMA en solo »

Durant longtemps, la maternité a été associée au couple. Pourtant, en Belgique, de plus en plus de femmes font le choix de la procréation médicalement assistée (PMA) en solo. Elles sont animées par un profond désir de maternité, une désillusion amoureuse ou simplement l’envie de ne plus attendre le partenaire idéal. Chaque année, environ 10 000 inséminations sont réalisées avec don de sperme dans le pays. Un choix assumé et mûrement réfléchi, à l’image de Delphine, 30 ans, aide-ménagère à Charleroi, qui a décidé de prendre son destin en main.

Un désir de maternité ancré depuis l’enfance

« J’ai toujours su très très tôt que je voulais être maman », affirme Delphine sans hésitation. Ce souhait, elle le porte en elle depuis longtemps. Mais au fil des années, les relations amoureuses ne suivent pas. « Les mêmes déceptions au point de vue des hommes », explique-t-elle, l’ont amenée à réfléchir à une autre alternative. « Je ne voulais plus perdre de temps à attendre celui qui pourrait me donner ce rêve ».

À 30 ans, sa vie est stable : un emploi fixe, une voiture, un logement. « Je me suis sentie capable de le faire », affirme-t-elle avec détermination et une pointe d’émotion. Son choix est fait : elle ne veut plus attendre un partenaire pour réaliser son rêve de maternité.

Le grand saut

Décider de se lancer dans un parcours de PMA en solo n’est pas anodin. « Il faut bien se renseigner, et avoir une certaine force de caractère », souligne Delphine. La première étape, souvent redoutée, est l’évaluation psychologique. « J’avais cette crainte que le centre dise non », avoue-t-elle. Heureusement, tout se passe bien. « Quand le psy m’a dit que c’était OK, c’est devenu plus réel. »

Photo de MART PRODUCTION : Pexels

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Puis vient le moment tant attendu, celui de la première insémination. Seule dans la salle de soins, sous la lumière blanche du plafonnier, Delphine sent son cœur s’accélérer. Allongée sur la table, elle fixe le plafond. Elle essaie de se concentrer sur ce qui se passe, mais son esprit s’emballe. « Je me suis dit : OK, je suis vraiment en train de faire un bébé toute seule. » Un moment hors du temps, où tout paraît à la fois irréel et profondément émouvant. Entre espoir et vertige, elle retient son souffle. Quelques minutes plus tard, tout est terminé. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre et espérer.

Entre espoir et résilience

Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu. Malheureusement, la première tentative n’aboutit pas. « L’hôpital a été très présent. Ils vivent ce parcours avec nous. » Un soutien essentiel pour traverser les épreuves et surmonter les déceptions. Delphine sait que son chemin n’est pas terminé. « Ce n’est pas fini, mais j’avance. » Elle garde espoir et ne compte pas s’arrêter là.

Une tendance en hausse

Delphine n’est pas seule dans cette démarche. En Belgique, l’accès à la PMA pour les femmes célibataires est facilité, contrairement à certains pays voisins, comme la France où ce droit n’a été ouvert qu’en 2021. Selon une étude du Centre de Procréation médicalement assistée de l’ULB Erasme, la demande de PMA en solo a presque doublé en dix ans. « Je connais d’autres femmes qui envisagent cette option », confie-t-elle, prête à partager son expérience pour aider celles qui, comme elle, veulent franchir le cap mais hésitent encore.

Son message ? « Arrêtez d’attendre quelqu’un et foncez. Si vous en avez envie et que vous vous sentez prêtes, alors allez-y, sans crainte et sans regrets. Il n’y a jamais de moment parfait. Parfois, il suffit juste de se lancer et de croire en soi. »

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