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Gratin

Par des copains, pour des copains

©Gratin – Petit verre en terrasse, passer du temps entre copains. C’est la devise de Gratin

Au cœur de Bruxelles, entre les étals colorés du marché du mercredi, un nouveau restaurant attire déjà l’attention des gourmands. Gratin, c’est son nom, s’installe discrètement mais avec assurance dans le paysage bruxellois, offrant une expérience culinaire réconfortante, à la fois simple et raffinée. Si, en passant, tu t’es laissé séduire par l’odeur alléchante ou par l’ambiance chaleureuse qui émane du lieu, c’est sans doute que Gratin a déjà trouvé sa place.

Mais comment un restaurant aussi jeune peut-il rencontrer un tel succès en si peu de temps dans une ville aussi dynamique et exigeante que Bruxelles ?

Voici l’histoire de ce petit bijou bruxellois qui, en un clin d’œil, a su conquérir les papilles et les cœurs.

Depuis ses 16 ans, Victor travaille dans l’Horeca, ne se sentant pas vraiment attiré par les études.

À 23 ans, il décide d’ouvrir son premier restaurant au Quatre Bras. Après quelques années couronnées de succès, la crise du Covid a secoué l’ensemble du secteur, mettant en difficulté de nombreux restaurateurs.

Quelques temps après, il choisit de vendre son entreprise et travaille dans un bar à Flagey pendant quelques temps.

Il y a un peu moins d’un an et demi, avec deux amis de longue date, Victor se lance dans l’aventure de l’ouverture d’un restaurant, Gratin.

Pourquoi créer un restaurant?

« Pour créer Gratin, nous nous sommes demandé ce que nous recherchions en premier quand nous allions manger entre amis au restaurant. »

victor, patron de gratin

Pour Victor et ses associés, la réponse était assez simple : de la bonne nourriture, ne pas avoir l’impression de se faire voler au moment de l’addition, être bien accueilli et que l’ambiance soit agréable.

Dans un Bruxelles où les coûts des restaurants ne cessent d’augmenter et où le service laisse souvent à désirer, il y avait là quelque chose à exploiter.

Un concept pour se démarquer

Trois associés, mais avant tout trois amis d’enfance, qui aiment se retrouver autour d’un bon repas deux ou trois fois par semaine.

Pour créer leur concept, l’idée de départ reposait sur le constat que, de nos jours, les restaurants augmentent leurs prix tout en réduisant la qualité de la nourriture. Ils ont alors eu l’idée de proposer des prix démocratiques tout en conservant une qualité de nourriture et d’accueil irréprochables.

En observant le marché, ils ont remarqué qu’à Bruxelles, aucun restaurant n’offrait de plats de brasserie en mode food sharing, une tendance qui connaît aujourd’hui un grand succès dans la capitale. Ils ont donc voulu allier la jeunesse du concept de food sharing à la tradition de la bonne brasserie belge, tout en offrant un service de qualité à prix abordables.

Gratin?

« le nom d’un restaurant on s’en tape »

victor,patron de gratin

Pour la petite anecdote, Victor nous raconte que lui et ses associés ont cherché un nom pendant des mois, sans succès. L’un de ses associés avait 14 heures de route devant lui pour partir en vacances et a passé tout son trajet à réfléchir à tous les mots qui lui passaient par la tête. Il a ensuite envoyé cette liste à Victor et à l’autre associé. Au même moment, les deux ont choisi le mot qui leur avait retenu l’attention : « Gratin ». Le choix était fait.

« Le nom d’un restaurant, on s’en tape, c’est le concept derrière qui importe. Si tu as un nom simple et un concept génial, les gens reviendront. Mais si c’est l’inverse, personne ne se souviendra de l’existence de ton restaurant. »

Emplacement? Un choix réfléchi

Dans l’horeca, il existe deux types d’emplacements pour un restaurant. L’emplacement de passage fait référence à un endroit où il y a une forte circulation de personnes. C’est un emplacement stratégique, souvent facilement accessible et visible par la clientèle. Ensuite, il y a l’emplacement de destination, qui désigne un endroit où les clients ont l’intention première de s’y rendre.

Il existe également l’emplacement triple A : Accessibilité, Attractivité, Afflux.

C’est pour un emplacement de passage et triple A que Gratin a jeté son dévolu. Une famille ou une bande d’amis ne cherchent pas nécessairement à aller chez Gratin, mais passent devant : « Ah, c’est ouvert, il y a de la place, il y a de l’ambiance. On s’installe pour manger et passer un bon moment. »

Une direction artistique bien à eux

Victor et ses associés ont pris le pari risqué de réaliser toute la décoration eux-mêmes pour plusieurs raisons. Engager un styliste et d’autres professionnels se révélait être un coût trop élevé qu’ils ne pouvaient pas se permettre, en raison de quelques imprévus financiers. De plus, ayant une idée très précise de ce qu’ils souhaitaient pour l’endroit, ils n’étaient pas prêts à faire des concessions et à risquer de s’éloigner de leur idée initiale.

Ils ont donc puisé dans une multitude d’inspirations, telles que leurs voyages, des restaurants à l’étranger, le charme des anciennes brasseries bruxelloises, ainsi que l’énergie de la jeunesse. Cela leur a permis de choisir les matériaux, les meubles sur mesure et les couleurs qui ont transformé Gratin, en partant de zéro, en un lieu chaleureux et convivial.

C’est donc après six mois de stress, d’énergie dépensée et de difficultés surmontées à chaque étape, que cette combinaison d’efforts a permis à Gratin de fonctionner tous les soirs avec un service complet depuis maintenant sept mois. Gratin est devenu le lieu de rendez-vous incontournable du quartier du Châtelain, un endroit où amis et familles se retrouvent dans une ambiance conviviale.

Un nouveau restaurant bruxellois prometteur, avec des patrons proches de leurs employés et de leur clientèle, qui ne demandent qu’à en découdre.

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