Sport

Football provincial: Une passion à double tranchant

Moins médiatisé que le football professionnel, le football amateur fait pourtant vivre la passion du ballon rond à des milliers de joueurs en Belgique. Mais derrière l’amour du jeu se cache une réalité plus dure: absence de salaires, manque de reconnaissance et nécessité de cumuler un emploi à côté. Comment ces sportifs jonglent-ils entre leur rêve.

Le football fait rêver des millions de jeunes à travers le monde. Pourtant, si les stars des grands championnats accumulent les millions, la réalité est tout autre pour les joueurs évoluant dans les divisions amateurs. Manque de financements, précarité des contrats et obligation d’avoir un emploi à côté: le rêve tourne vite à la désillusion pour ceux qui n’atteignent pas le monde professionnel.

Le football, ce n’est pas seulement des dribbles et des buts. C’est aussi de la sueur et des sacrifices

Cristiano Ronaldo

Au sein des divisions amateurs, les joueurs consacrent une grande partie de leur temps aux entraînements et aux matchs, Souvent au risque de perturber leur équilibre pro-persoLa plupart d’entre eux  perçoivent des indemnités modestes, voire aucun revenu du tout.

Amine El Hichou est un footballeur amateur évoluant au poste d’ailier gauche au sein du club AS Bruxelles City , en P3. En parallèle de sa passion pour le football, Amine travaille en tant que sécurité pour la Commission européenne afin de subvenir à ses besoins

Quelles sont les principales difficultés financières auxquelles font face les clubs amateurs ?

En général, les infrastructures sont acceptables, mais elles présentent parfois des dysfonctionnements majeurs. Certains terrains sont impraticables en raison de mauvaises conditions ou d’entretiens insuffisants.

Les vestiaires sont souvent en mauvais état: absence de chauffage en hiver, manque d’eau chaude pour les douches et absence de buvette, privant les joueurs d’un espace de convivialité pour se retrouver après les matchs ou entraînements.

Comment évaluez-vous l’état des infrastructures pour la pratique du football amateur ?

Le manque de matériel sportif, de personnel qualifié et d’infrastructures adaptées représente un frein majeur à l’organisation des entraînements et des matchs. L’insuffisance de ballons, de gourdes et de chasubles limite le travail des joueurs. L’absence de kinésithérapeutes et de coachs spécialisés ralentit la progression et augmente les risques de blessures. Tandis que des sanitaires inadéquats nuisent au confort et à l’hygiène des sportifs.

© Mohamed Karam, Amine El Hichou stade AS Bruxelles city match de championat contre A.S.A Molenbeek

Comment arrivez-vous à concilier vie personnelle, professionnelle et football ?

Le travail occupe une grande partie du temps quotidien, laissant peu de place aux loisirs et à la vie sociale. Malgré cette charge, une grande partie du temps libre est consacrée aux entraînements. Cependant, cet engagement intense réduit le temps disponible pour les interactions sociales et la détente. Cette situation peut entraîner une fatigue mentale et une sensation d’isolement.

Quelle est la principale difficulté physique rencontrée dans le football amateur ?

Enchaîner le travail et les entraînements représente une charge physique importante. Le manque de repos et de récupération adéquate entraîne une accumulation de fatigue et un risque de blessures. L’absence de personnel compétent pour assurer un suivi médical rend la gestion des blessures compliquée. Sans un kinésithérapeute ou un médecin du sport, les blessures peuvent s’aggraver et devenir chroniques, mettant en péril ma carrière .

Quel est le plus grand défi auquel le football amateur belge est confronté aujourd’hui ?

Le principal défi du football amateur belge aujourd’hui est le manque de moyens financiers et d’infrastructures adaptées. Beaucoup de clubs peinent à entretenir leurs terrains, à payer leurs entraîneurs ou à attirer de jeunes talents face à la concurrence des clubs professionnels et des autres loisirs. De plus, la baisse du bénévolat complique l’organisation et la gestion des équipes. Pour assurer un avenir durable au football amateur, il est essentiel que les autorités locales, les fédérations et les sponsors s’investissent davantage dans son développement.

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