Culture

De l’Ombre à la Lumière : Les Femmes belges qui ont façonné le Design.

L’exposition « Untold Stories – Women Designers in Belgium 1880-1980 », du 21 février au 15 juin 2025, au Design Museum Brussels, révèle l’héritage méconnu des femmes designeuses belges. À travers des créations uniques, découvrez l’influence de ces pionnières sur le design en Belgique.

« C’est tout bonnement fascinant ! » affirme Renée, une des nombreuses visiteuses de l’exposition. Sur les murs et les supports se trouve une succession d’œuvres. Leur point commun ? Elles ont toutes été créées par des femmes. Des femmes qui pour la plupart d’entre elles n’ont jamais pu connaître le goût de la gloire et du succès grâce à celle-ci. Malgré cela, elles ont réussi à amener leur pierre à l’édifice. Le mouvement féministe était-il déjà présent entre les mains de ces designeuses audacieuses avant l’heure ?

La création d’une culture féminine propre

Effacées dans leur vie de femmes au foyer, les femmes n’en sont pas pour le moins moins ingénieuses. C’est ici que le phénomène de domesticité prend place. Cherchant à améliorer leurs vies quotidiennes, nombreuses sont celles qui ont créé des inventions des plus pratiques avant l’heure. Comme le phénomène du DIY, qui a repris un élan de popularité ces dernières années. La « ménagère » façonne sa propre culture visuelle et matérielle, qui se propage ensuite de logement en logement.

L’après-Seconde Guerre mondiale étant une période difficile économiquement, les femmes se doivent d’être inventives pour contrer la précarité. Par besoin fonctionnel, par manque de diversification sur le marché public, par tradition, etc., tout est une bonne raison de pouvoir prouver son utilité et son ingéniosité. Beaucoup d’œuvres nous présentent le génie de ces designeuses de l’ombre qui ont inventé, créé, sublimées, en restant chez elles, quitte à être invisibles aux yeux de l’industrie.

Invisibilisée, écartée, effacée…

Être une femme artiste à l’époque, c’était être voué à une vie dans l’ombre. Effacée de la plupart des projets auxquels elles ont participé, mise de côté lors des grands événements, et caché derrière les hommes de leurs entourages. Bien qu’il soit difficile de l’entendre à l’heure actuelle, la femme, dans ces années-là, n’avait pas sa place dans les hautes sphères du design.

Les plus bourgeoises d’entre elles avaient encore la chance de pouvoir suivre un parcours scolaire artistique, qui n’était évidemment pas gratuit. Les femmes plus précaires, en revanche, ne pouvait pas s’autoriser ce genre de fantaisie. Souvent engagés comme ouvrières pour l’industrie de la dentelle, une des exportations importantes de la Belgique. Les plus chanceuses ont quant à elle réussi à vendre leur design de dentelle aux grandes entreprises, se vouant à laisser leurs créations aux mains de celle-ci. Le mariage était également une option pour laisser s’exprimer leur art, même si cela impliquait de devoir signer leurs œuvres sous le nom de leur mari. Forcée de devoir accepter le succès de leurs homologues masculins, qui leur revenait en fait de droit.

Le choix de la liberté

Au fur et à mesure que le temps s’écoule, de plus en plus de jeunes diplômées sortent des cursus d’apprentissage lié au design. Les femmes s’imposent, cherchent à se frayer une ouverture, ne serait-ce même qu’une fissure dans ce domaine majoritairement masculin. Certaines d’entre elles vont même jusqu’à enseigner l’art du design. Tous les moyens sont bons pour entrer dans les réseaux et différentes sphères du métier. Cependant, la détermination des jeunes designeuses va finir par payer.

Les œuvres, avant signées sous un nom d’hommes ou tout simplement anonymes, sont fièrement exposées avec le nom de leurs créatrices. La signature des œuvres mène à un nouvel endroit à conquérir, les salons d’exposition. Leur autonomisation signe un nouveau départ, plus que bénéfique. Elles finissent même par contribuer à de grandes avancées dans le domaine. Les femmes commencent à doucement s’immiscer dans les grands noms du milieu, arborant fièrement leur étiquette de designeuses

Ce sont toutes ces femmes qui ont réussi à construire une entrée dans ce milieu pourtant hostile pour nos designeuses d’aujourd’hui. Comme Mathilde Wittoc, par exemple, qui rafle tout sur son chemin depuis début février grâce à ses œuvres conçues à base de balles de tennis recyclées. Une chose est sure, l’avenir du Design belge est des plus prometteur, et la place des femmes dans ce milieu est bien plus qu’assurer.

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