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L’essor du MMA : la fulgurante ascension d’un sport encore méconnu du grand public en Belgique

Très longtemps perçu comme sport de brute, le MMA s’est imposé comme un sport réglementé et structuré, attirant des foules de fans à l’échelle internationale.

Les sportifs s’échauffent au rythme des exclamations du coach Walid Seghir, fort de ses 15 ans d’expérience dans le MMA. « Courez, on lève les genoux, faites 10 pompes et 5 jumping jacks d’affilée ! » Tout le monde se met en ligne. « Faites deux roulades avant et deux roulades arrière ! »

Tout le monde se rassemble en cercle dans le silence. Walid forme un binôme pour montrer une technique que les sportifs doivent reproduire. « Alors, ici, vous allez attraper fermement la cheville, enrouler vos jambes autour de la cuisse, serrer vos jambes pour vous positionner sur votre épaule, tirer en arrière et regarder derrière vous. » « Quelqu’un a des questions ? » Silence dans la salle. « Clap des mains ! » Et tout le monde s’exécute. « Pour finir, on va faire deux combats de cinq minutes, en changeant de partenaire entre les rounds. »

© Image par PranongCreative de Pixabay
Combat de MMA

MMA : sport de brute ?

Le MMA (Mixed Martial Arts), ou arts martiaux mixtes en français, combine plusieurs disciplines, telles que la boxe anglaise, le Muay Thai, la lutte et le jiu-jitsu brésilien.

Les combats se déroulent généralement en trois rounds de cinq minutes, opposant deux combattants dans une cage.

Le premier événement de l’UFC, l’organisation de MMA la plus prestigieuse, a eu lieu en 1993 aux États-Unis. À l’époque, les règles étaient peu nombreuses et il n’existait pas de catégories de poids, ce qui a contribué à la perception du MMA comme un sport de brute.

L’arrivée de Dana White président de l’UFC, a marqué un tournant décisif dans le sport, la mise en place d’une commission dédiée au MMA, avec de véritables règles comme l’interdiction d’actions tels que : mordre, tirer les cheveux, cracher sur l’adversaire, frapper à l’arrière de la tête, la création de catégories de poids et d’autres réglementations très strictes.

« C’est le sport de combat qui attire le plus de monde aujourd’hui. »

Selon Walid Seghir : « L’image du MMA n’a pas réellement changé, mais les enjeux financiers ont fait pencher la balance. Avant, ce sport était interdit et perçu comme sauvage. Aujourd’hui, toutes les fédérations sportives ont déposé un dossier pour intégrer le MMA, sans pour autant changer d’avis à son sujet. »

De sport méconnu à un phénomène international

Depuis l’arrivée de Dana White, le MMA n’a cessé de se développer, attirant un public toujours plus large grâce à des combattants tels que Conor McGregor et Jon Jones qui ont contribué à populariser le sport et à attirer les foules à l’échelle mondiale, que ce soit par leur manière de promouvoir les combats ou par leur niveau sportif, exceptionnel.

« C’est le sport de combat qui attire le plus de monde aujourd’hui. » Walid est convaincu que le MMA dépassera tous les autres sports et pourrait même atteindre la popularité du football. « C’est un sport que tout le monde regarde et que beaucoup souhaitent pratiquer. »

En Conséquence, l’intérêt pour d’autres sports de combat, comme la boxe anglaise, est en déclin.

Véritable boum du MMA en Belgique ou simple illusion ?

« Une montée en puissance du MMA en Belgique semble peu probable pour l’instant. La plupart des combattants belges évoluent et disposent de leur fan base en France plutôt qu’en Belgique. Étant francophones, ils sont naturellement récupérés par la France. »

Cela s’explique par un manque d’engouement national, mais surtout par l’absence de soutien financier et logistique de la part du pays et des collectivités locales belges. « Malheureusement, des combattants comme Patrick Habirora, star du MMA francophone, continueront à évoluer en France, où ils sont mieux rémunérés et bénéficient d’une plus grande visibilité médiatique. »

Entre phénomène international et réalité locale

Le MMA, longtemps perçu comme un sport violent, s’est imposé comme une discipline structurée et réglementée, attirant un public de plus en plus large. Si son essor est indéniable à l’échelle mondiale, son développement en Belgique reste freiné par un manque de reconnaissance et de soutien financier. Malgré cela, des combattants belges comme Patrick Habirora continuent de briller, même si leur carrière se déroule principalement à l’étranger. Reste à voir si, à l’avenir, la Belgique saura saisir l’opportunité de s’imposer sur la scène du MMA.

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