Rudi Garcia, que devons-nous attendre du nouveau sélectionneur des Diables ?
2025 est une année de changement au sein de la sélection belges de football. En effet Rudi Garcia remplace Domenico Tedesco à la tête des Diables Rouges. Mais que devons-nous attendre de ce nouvel entraineur ? Benjamin Deceuninck nous explique qui est le nouvel homme fort à la tête de notre sélection.
Le 17 janvier 2025 l’Union Belge de football annonce le licenciement de son sélectionneur Domenico Tedesco, 21 mois seulement après sa mise en fonction. Le bilan du sélectionneur, considérer comme faible par les supporters, est de 12 victoires, 6 nuls et 6 défaites toutes concédée cette même année. Pire, lors des compétitions officielles (Euro et Ligue des Nations) la Belgique n’aura gagné que 2 matchs sur 10. Le 24 janvier 2025, l’Union Belge annonce son successeur. Et c’est le français Rudi Garcia qui prendra la tête des Red Devils. Mais que devons- nous attendre du nouveau sélectionneur ? On en parle avec Benjamin Deceuninck journaliste à la RTBF depuis 25 ans.
L’Union belge de football a décidé de se séparer de son sélectionneur Domenico Tedesco. Était-ce vraiment la bonne décision pour vous ?
« Moi, je pense qu’on est arrivé quand même à un point de non-retour, comme vous l’avez dit, parce qu’il n’y avait pas qu’un souci, je pense qu’il y en avait plusieurs. Au-delà des résultats, il y avait beaucoup de joueurs qui ne venaient pas, il y avait une ligne directrice qui n’était pas très claire, je pense qu’il y avait une perte de repères à la fois en interne pour les joueurs et en externe pour les supporters, les médias et je pense même pour la direction de l’Union belge. Donc je pense que pour remettre de l’ordre, ce n’est pas toujours l’entraîneur qu’il faut virer, mais dans ce cas précis, je pense quand même que c’était la bonne solution. »
Pour le remplacer, beaucoup de noms ont été cités. C’est le français Rudi Garcia qui va finalement le succéder. Mais était-ce vraiment le premier choix de la fédération ?
« Je pense que l’Union Belge s’est d’abord tourné vers les entraîneurs belges disponibles, parce que je pense que pour une équipe nationale, il y a toujours un petit supplément d’âme si l’entraîneur est lui-même belge. Après avoir fait le tour ils se sont rendu compte que les profils belges et assez costauds pour entraîner l’équipe nationale n’étaient pas disponibles, à la retraite, ou ne voulaient pas endosser ce rôle. Donc je pense qu’ils ont dressé une deuxième liste avec des entraîneurs étrangers et il faisait assez vite partie de cette liste de candidats. Je pense que Garcia n’était pas l’ultra priorité, mais je pense que vu les moyens disponibles de notre fédération, on ne peut pas non plus se permettre de prendre les tous meilleurs entraîneurs du monde, qui auraient été beaucoup trop chers. »
Le style de jeu préféré du nouveau sélectionneur est le 4-3-3 offensif. Mais est-ce que c’est vraiment un style qui correspondrait au Diable et aux joueurs disponibles pour la sélection ?
« Ce qu’il y a, c’est qu’on a des joueurs offensifs, pour jouer ce style de jeu-là. On a beaucoup d’ailier, très percutants, très performants qui aiment bien coller la ligne et provoquer en 1 contre 1. Donc ce style de jeu-là pourrait nous convenir. En revanche, un jeu d’ultra-possession très haut avec la défense qu’on a, ça ne nous correspond peut-être pas forcément. On sait que c’est là qu’on a un petit problème, qu’on n’a pas des grands défenseurs centraux en termes de qualité. On a peut-être un manque de vitesse aussi, surtout dans ce secteur-là. Ce qui pourrait être problématique si on joue vraiment dans le camp adverse en permanence. On serait très fragilisé. Donc il faudra trouver un compromis, un équilibre. Moi, je ne pense pas qu’on a une équipe pour jouer la possession à outrance dans le camp adverse. »
Pour finir on a vu que les dernières prestations de Rudi Garcia en club ont été quand même assez décevantes à Al-Nasser et à Naples. Est-ce que c’est vraiment l’homme de la situation pour relever notre sélection nationale ?
« Je pense qu’il a le profil pour remettre de l’ordre. C’était le boxon absolu au dernier rassemblement. Ça ne ressemblait à rien. Il y avait 15 absents. On se demandait si les joueurs avaient encore envie de jouer pour l’équipe nationale. Sa priorité à lui, ça va être de faire en sorte de reformer un vrai groupe qui a envie de se bouger pour le pays. Ce n’est pas rien ce qu’il a obtenu une finale avec Marseille en Europa League, une demi-finale en Ligue des Champions avec Lyon, ça veut dire que c’est un entraîneur qui peut réussir des coups et en équipe nationale, c’est ce dont on a besoin. Il faudra obtenir des résultats assez vite pour relancer positivement la sélection à la fois en interne, mais aussi vis-à-vis du regard extérieur, pour que tout le monde ait de nouveau envie de supporter les Diables Rouges. »