Tête à queue pour l’abonnement à 12€ par an du TEC
Fin de l’abonnement à 12€ par an pour les 18-24 ans en Wallonie ? Selon le ministre wallon de la Mobilité, le mesure devrait entrer en vigueur dans les prochains mois. Une tuile pour les jeunes et les parents qui vont devoir mettre la main au portefeuille.
Le TEC est en mouvement et ses tarifs aussi. Suite à la décision de François Desquesnes, ministre wallon de la Mobilité, l’abonnement à 12€ par an pour les 18-24 ans risque de disparaitre prochainement. « Il faudra rééquilibrer les tarifs entre les différentes tranches d’âge et faire en sorte que l’argent donné pour diminuer les tarifs ait un impact positif, que davantage de gens prennent le bus. Aujourd’hui, ce sont des piétons et des cyclistes qui ont décidé de prendre davantage le bus », a affirmé le ministre wallon au micro de RTL.
Valérie, mère de 2 adolescents de 13 et 16 ans, s’indigne de la manière dont sont gérées les offres. « Pourquoi les adolescents ne bénéficient-ils pas de cette offre ? Ils prennent le bus pendant leurs études secondaires, ça représente 6 ans au minimum. Dans mon entreprise, les relations avec les clients de longues durées sont soignées, ici elles ne le sont pas ! ». Pour les parents, payer plusieurs centaines d’euros par an rend plus difficile l’accès à certaines activités extrascolaires ou parfois même certaines vacances. D’autres parents étaient présents à la gare de Namur et le constat est le même, ils aimeraient qu’une solution modérée soit trouvée.
Le coût de la mobilité, un frein à la découverte et à l’autonomie
Amalia, 22 ans, utilise tous les jours le bus pour se rendre à son université. « Prendre la voiture plutôt que le bus me coûterait plus cher, si tout le monde se résiliait à faire de même, cela aurait un coût écologique, mais surtout économique. », l’étudiante se verrait contrainte de prester plus d’heures à son job étudiant, ce qui aura pour conséquence qu’elle manquera des cours.

Certains jeunes choisissent les transports en commun, d’autres n’ont pas le choix. Payer 12€ par an n’influence pas leur quotidien, mais ce prix pourrait être revu à la hausse pour assurer une équité avec les 12-17 qui, eux, ne bénéficient pas d’avantage et doivent donc payer le prix plein qui varie entre 108€ et 294€. « J’ai de la chance parce que mes parents m’aident à payer mes différents abonnements, mais la suppression de cette offre doit rajouter des difficultés aux jeunes se débrouillant seuls pour payer leurs différents abonnements. » Confie l’étudiante.
« La suppression de cette offre doit rajouter des difficultés aux jeunes se débrouillant seuls pour payer leurs différents abonnements. »
AMAlia, 22 ans
Un budget plus contraint signifie souvent moins de sorties, de restaurants, ou d’achats non essentiels, ce qui peut impacter les commerces locaux. Si les jeunes doivent limiter leurs déplacements, ils pourraient moins fréquenter les cinémas, concerts, salles de sport ou associations, ce qui affecterait ces secteurs. Théo, 19 ans, se sent limité suite à cette mesure prise. « Je comprends que ça coûte de l’argent à l’état de mettre en place un abonnement aussi bas, mais il faudrait regarder ailleurs pour supprimer des actions moins utilisées. Pour les jeunes, c’est vraiment un plus de pouvoir se déplacer partout en Wallonie pour 1€ par mois. Ça laisse la possibilité de se cultiver et de découvrir de nouveaux endroits plus ou moins loin de notre maison.»
Finalement, c’est un effet domino sur l’économie, mais aussi sur le futur du pays. Pour compenser le coût du transport, certains jeunes pourraient réduire leurs dépenses en alimentation ou privilégier des emplois étudiants plus nombreux, au détriment de leurs études.
