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DE LA TIREUSE A BIERRE AUX FINANCES DU CLUB: L’impact des buvettes sur le football amateur

Dans le football amateur, la buvette est plus qu’un simple point de ravitaillement pour les supporters : c’est un véritable poumon économique pour les clubs. Entre ventes de boissons, de sandwiches et de friandises, elle génère des revenus essentiels pour financer les équipements, les déplacements et même l’entretien des infrastructures. Sans ces recettes, le nombre de clubs qui auraient du mal à boucler leur budget et à poursuivre leur activité. Alors, et si la clé de la survie du football amateur se trouvait au comptoir.

Les rires pleins la salle, odeurs puissantes de bières et de charcuteries, les gens aussi heureux les uns que les autres. Les joueurs célébrants leur victoire et les autres faisant des aphones malgré leur défaite, avec leurs familles, amis et supporters du club. Tel était l’ambiance ce samedi soir dans la buvette du club de football amateur R.O.I.F.C Stockel, une joie de vivre tellement conviviale.

Sur des terrains synthétiques des clubs amateurs, où les crampons des joueurs/joueuses soulèvent la pelouse et où les tribunes se résument souvent à une rangée de chaises en plastique, un point central rassemble supporters et bénévoles : la buvette. Derrière son comptoir, on sert bien plus que des cafés ou des bières ; on brasse une économie de proximité essentielle à la survie de ces regroupements sportives.

Pourtant, pour ces structures où chaque euro compte, la buvette représente souvent la principale source de financement, bien avant les subventions publiques ou les cotisations des licenciés. << La buvette, c’est le cœur du club sans elle, le football amateur ne serait pas le même.>> Déclare Christian Neirinck président du club roifc Stokel. Les anecdotes et souvenirs qui s’y créent font partie intégrante de l’identité de ces clubs.

Une atour financier insoupçonné

Financièrement, la buvette constitue une ressource majeure pour les clubs amateurs, souvent dépourvus de moyens financiers importants. << Sans les buvettes, le club ne tiendrait même pas un an.>> confie Jean Louis trésorier du club amateur Racing White. On parle d’un chiffre d’affaires de plusieurs milliers d’euros par saison, avec des marges bien plus intéressantes que sur les équipements ou les inscriptions. Une simple bière achetée à 0,80£ à un distributeur peut être revendue 2,50£, un café coute à peine quelques centimes à produit pour une vente à 1£, et les traditionnelles saucisses-frites ou sandwichs atteignent des taux de rentabilité imbattables. Lors des grandes affiches ou des tournois de jeunes, certains clubs réalisent des journées à plusieurs centaines d’euros, des recettes qui permettront d’acheter des ballons, d’entretenir les vestiaires ou d’inscrire l’équipe dans des compétitions.

Entre cadre légal et pressions extérieures

Si la buvette est une source de revenus crucial, elle est aussi soumise à une réglementation stricte. La vente d’alcool nécessite des licences spécifiques (fermentées pour tout alcool fermenté), et des arrêtés municipaux peuvent limiter les horaires ou interdit certaines boissons. <<On fait toujours attention aux mineurs, et on essaie de responsabiliser les gens.>> explique le président de stockel. Mais on sait aussi que la convivialité fait partie du football amateur. Au-delà de l’agent qu’elle génère, la buvette est surtout un lieu de vie, de rencontres et de partage.

Buvette de Ohain Lasne© Pewa sipe doriane

Alors que les lumières du stade s’éteignent et que les derniers supporters finissent leur bière en refaisant le match, la buvette ferme ses volets, discrète mais essentielle. Demain, elle réouvrira ses portes, fidèle au poste, prête à faire tourner le club encore une saison de plus. Car ici, elle est le pou du football amateur, battant au rythme des victoires, des défaites et des éclats de rire partagés.

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