Frank Wils, l’hôtelier qui refuse d’abandonner.
Face aux défis du secteur, il se bat chaque jour pour maintenir son établissement à flot.
« Tenir bon, innover, s’adapter : c’est la seule manière de survivre aujourd’hui. »– Frank Wils.
Hasselt, Belgique. Dans le calme feutré du Charmehotel Villa Saporis, Frank Wils veille sur son établissement avec passion. L’ambiance y est élégante et apaisante, mais en coulisses, c’est un combat quotidien. À 57 ans, cet ingénieur civil reconverti en hôtelier refuse de laisser son rêve s’effondrer. Derrière chaque détail de l’hôtel se cache des années d’efforts, et malgré les difficultés croissantes liées à la crise économique, aux défis du recrutement et aux évolutions du secteur, Frank continue de se battre chaque jour pour maintenir à flot son rêve devenu réalité.

Une des chambres élégantes du Charmehotel Villa Saporis, où chaque détail est soigneusement pensé.
© Photo fournie par Frank Wils.
Une passion devenue un combat quotidien
Rien ne prédestinait Frank Wils à l’hôtellerie. Diplômé en ingénierie, il passe plusieurs années dans la construction avant qu’un bâtiment d’exception ne change son regard. « Ce lieu avait quelque chose de spécial. Je voulais en faire un espace où les gens se sentent bien. » En 2011, il ouvre son hôtel et s’investit corps et âme dans ce projet.

Frank Wils, l’hôtelier passionné, sourire aux lèvres malgré les défis quotidiens.
© Photo fournie par Frank Wils.
Mais le marché évolue, et le secteur du luxe souffre. « Avant, les clients restaient plusieurs nuits et recherchaient la qualité. Aujourd’hui, ils veulent du rapide et du moins cher. » La crise économique pèse sur le pouvoir d’achat, rendant les réservations plus incertaines.
En parallèle, trouver du personnel est devenu un casse-tête. « Les jeunes ne veulent plus travailler dans ce secteur. Les horaires sont contraignants et la motivation manque. » Recruter une femme de chambre ou un réceptionniste relève du défi. Faute de candidats, Frank Wils nettoie lui-même les chambres, entretient l’hôtel et veille à chaque détail, avec l’aide de sa mère et de sa sœur.
Innover pour survivre
Pour attirer du personnel, il mise sur des avantages : éco-chèques, cadeaux, événements sociaux. Malgré tout, les postes restent vacants. Parallèlement, l’augmentation des coûts fragilise son établissement. « L’électricité, le chauffage, tout augmente. On subit sans pouvoir répercuter ces hausses sur les prix. »
Face à ces défis, il cherche des solutions : il envisage notamment l’installation de bornes pour voitures électriques, afin de réduire sa consommation et séduire une clientèle soucieuse de l’environnement.
Quand on lui demande s’il voit l’avenir avec optimisme, il réfléchit. « Le secteur va mal. Il faut s’adapter, mais je refuse d’abandonner. »
L’hôtellerie n’est pas seulement son métier, c’est sa passion. Et tant qu’il en aura la force, il tiendra bon.