Soutenir l’agriculture locale : enjeux et avenir des circuits courts

Les circuits courts et l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) sont une solution durable pour relever les défis environnementaux et économiques face à la grande distribution.

En rassemblant les producteurs et les consommateurs, ce modèle encourage une alimentation plus saine, renforce l’économie locale et diminue notre empreinte carbone. Mais comment assurer sa pérennité face à la concurrence des supermarchés et aux habitudes de consommation bien ancrées ?

Jennifer Simpson, maraîchère, partage son expertise sur l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) et explique comment ce modèle durable et solidaire peut se pérenniser face aux défis économiques et à la concurrence des grandes surfaces. 

Comment pérenniser l’ASC (l’Agriculture Soutenue par la Communauté) ?

L’ASC est un système d’abonnement qui permet de soutenir les petits maraîchers. En s’engageant à l’année, les citoyens reçoivent chaque semaine un panier de légumes, ce qui assure un revenu stable aux producteurs. Ce modèle crée un lien direct entre le consommateur et le maraîcher : chacun vit les saisons au même rythme, avec leurs périodes d’abondance, mais aussi leurs aléas comme les pertes liées à la météo ou aux maladies. C’est cette solidarité qui permet à l’ASC de perdurer et de garantir une agriculture locale et durable.

Quel est l’avantage des circuits courts et sans intermédiaire ?

La première chose à faire est de favoriser les commerces locaux, afin de créer des emplois sur le territoire. Ensuite, cela permet de réduire les frais de transport et de diminuer l’empreinte carbone. En achetant directement à la ferme, on évite aussi les intermédiaires, ce qui nous permet de mieux valoriser nos produits. C’est aussi un choix qui a un impact sur notre santé : en privilégiant les circuits courts, on consomme davantage des légumes de saison, locaux, qui sont bons pour notre organisme.

« C’est aussi un choix qui a un impact sur notre santé ».

Contrairement aux produits issus de l’agriculture conventionnelle, souvent chargés de pesticides, ces légumes ont un véritable effet positif sur notre bien-être. C’est une manière de consommer de façon plus réfléchie et citoyenne.

Comment la consommation locale influe-t-elle sur les comportements d’achat et la dynamique des commerces de proximité ?

Le commerce local crée aussi du lien social. En soutenant les producteurs de proximité, on tisse des relations avec nos voisins et notre communauté, ce qui renforce les liens sociaux. Cela rend la consommation locale plus durable. Parfois, on hésite à acheter des produits locaux et bio parce qu’ils sont plus chers et que les légumes peuvent sembler moins parfaits visuellement. Pourtant, ces légumes sont sains, sans pesticides, et c’est un choix qui profite à notre santé. Même si on peut dépenser un peu plus, cela nous pousse à mieux consommer, avec des répercussions positives à long terme sur notre bien-être.

Les circuits courts peuvent-ils véritablement rivaliser avec la grande distribution à grande échelle ?

C’est vrai que, niveau prix, les circuits courts ne peuvent pas rivaliser avec la grande distribution, surtout à cause des économies d’échelle dont elle bénéficie. Dans les grandes surfaces, les prix sont souvent cassés, ce qui les rend toujours moins chers. Cependant, il faut vraiment repenser notre façon de consommer. On veut toujours payer moins cher et acheter en grande quantité, mais cela se fait souvent au détriment de notre santé. Il est essentiel de réfléchir à notre rapport à la nourriture, car c’est ce que nous mettons dans notre corps. L’alimentation durable, les circuits courts et la production locale peuvent sembler plus chers à court terme, mais au final, cela nous permet de moins dépenser pour des traitements médicaux ou des problèmes de santé à long terme. Qu’est-ce qui coûte vraiment plus cher ? Payer un peu plus cher pour des produits sains ou avoir à gérer des soucis de santé, qui, eux, coûtent bien plus cher et impactent profondément notre vie ?