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2025 : les maisons médicales à bout de souffle

Les maisons médicales sont un maillon essentiel du système de santé belge. Elles garantissent un accès aux soins de proximité pour des milliers de patients. Mais en 2025, elles doivent faire face à de nombreux défis : manque de médecins, surcharge des services, inflation. Comment s’adaptent-elles à cette nouvelle réalité ? Nous avons interrogé Ikram Ayada, coordinatrice de la maison médicale Karreveld.

La santé en Belgique traverse une crise sans précédent. Les maisons médicales, censées soulager les hôpitaux et offrir un suivi de qualité aux patients, sont à bout de souffle. Pénurie de médecins, moyens financiers limités, pression constante… Leur survie dépend de solutions concrètes.

En 2025, quelles sont les principales difficultés rencontrées par les maisons médicales ?

« La pénurie de médecins est notre plus grand défi. Selon l’INAMI, il manquera près de 2 000 généralistes d’ici 2030. Les patients sont de plus en plus nombreux et les délais s’allongent. On fait tout pour optimiser les plannings et éviter que les médecins prennent congé en même temps, mais la charge de travail reste énorme. » affirme Ikram Ayada.

Comment les maisons médicales s’organisent-elles face à ce manque de personnel ?

« On fonctionne en équipe. Médecins, infirmières, accueillantes : tout le monde collabore pour alléger la pression. Nous mettons aussi en place des actions de prévention pour éviter certaines consultations inutiles. Mais malgré nos efforts, le besoin en personnel est criant. » souligne Madame Ayada.

Les contraintes financières compliquent-elles aussi la gestion quotidienne ?

« Bien sûr ! L’inflation touche tout : salaires, matériel, charges… Mais nos financements restent figés. En 2024, le budget de la santé a été augmenté de 2,5 %, mais cela ne couvre pas nos besoins réels. Nous devons parfois limiter certains services pour tenir le coup. »
indique Ikram Ayada.


La télémédecine est-elle une solution pour alléger la pression ?

« Elle a des avantages, notamment depuis la crise sanitaire, mais elle ne peut pas remplacer une consultation physique, surtout pour les patients âgés ou en situation de précarité. Une étude du ministère de la Santé montre que 72 % des patients préfèrent encore voir leur médecin en personne. Et puis, tout le monde n’a pas accès aux outils numériques. Cela crée des inégalités. » explique Ikram Ayada.


Quelles sont les attentes des patients aujourd’hui ?

« Ils veulent des rendez-vous rapides et un suivi efficace. Avec le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques, le besoin d’accompagnement est plus grand que jamais. On essaie de répondre à la demande, mais avec une équipe sous tension, c’est un défi. » déclare Ikram Ayada.


Comment rendre le métier plus attractif pour éviter l’effondrement du système ?

« Il faut mieux prendre en considération les équipes pluridisciplinaires ! Offrir de meilleures conditions de travail, investir dans nos infrastructures… Aujourd’hui, on tient grâce à la passion. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? » insiste Madame Ayada.


Que risque-t-il d’arriver si rien ne change ?

« C’est simple : si on ne finance pas mieux les soins de première ligne, le système va s’effondrer. Les maisons médicales sont un pilier essentiel. Il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard. » décrit Ikram Ayada.

Les maisons médicales sont un pilier essentiel. Il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard. » Ikram Ayada

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