Peut-on encore boire l’eau du Brabant-Wallon en toute sécurité face à la menace des PFAS ?
Les PFAS, des substances chimiques omniprésentes mais invisibles, ont fait leur entrée dans le débat public ces dernières années. Des produits comme les vêtements imperméables, les poêles antiadhésives, ou même les mousses anti-incendie en contiennent. Ces produits chimiques sont utilisés pour leurs propriétés résistantes à l’eau et aux graisses, mais leur stabilité chimique en fait un véritable problème lorsque ces substances contaminent nos ressources naturelles, comme l’eau. L’actualité s’en est fait l’écho : plusieurs communes de la région ont vu des taux de PFAS dépasser les normes autorisées. Mais face à cette menace, peut-on encore boire l’eau du robinet en toute sécurité ?
Les autorités locales, en collaboration avec les entreprises de gestion de l’eau, travaillent activement pour réduire la présence de PFAS dans l’eau.
Qu’est-ce que les PFAS ?
Les PFAS sont des produits chimiques qui ne se dégradent pas dans l’environnement. C’est ce qu’on appelle des « substances éternelles » en raison de leur stabilité. Cela signifie qu’elles persistent pendant des années, voire des décennies, dans l’eau, l’air et le sol. Utilisées dans une multitude de produits industriels, elles ont contaminé de nombreuses nappes phréatiques et sources d’eau, d’où l’inquiétude croissante concernant la qualité de l’eau potable.
Les PFAS dans l’eau du Brabant Wallon : un problème à suivre.
Depuis 2020, la présence de PFAS dans l’eau potable a été mesurée au-delà des seuils acceptés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans plusieurs zones du Brabant Wallon. Si ce dépassement ne signifie pas que l’eau est immédiatement dangereuse, cela soulève des questions concernant les effets à long terme de ces substances sur la santé. En effet, les PFAS sont associées à divers problèmes de santé, tels que des cancers, des troubles hormonaux, des risques de maladies cardiovasculaires, et des effets sur le système immunitaire. Face à cette situation, l’inquiétude des habitants est légitime.

Interview avec Eric Van Sevenant, président du commité des eaux de Wallonie
Q : Monsieur Van Sevenant, les PFAS dans l’eau, c’est vraiment un problème ?
Eric : « Oui, c’est clairement un problème, mais un problème qu’on contrôle. Les niveaux mesurés dans l’eau potable de certaines communes sont au-dessus des recommandations, mais ça ne veut pas dire que l’eau est dangereuse directement. Les stations de traitement sont équipées pour traiter cette contamination. L’eau est régulièrement vérifiée et, pour le moment, elle reste conforme aux normes de potabilité. »
Q : Est-ce que l’on peut continuer à boire l’eau du robinet sans crainte ?
Eric : « À ce stade, oui, il n’y a pas de raison de paniquer. L’eau est filtrée de manière efficace avant d’arriver chez vous. Bien sûr, l’idéal serait de continuer à réduire la contamination. Les autorités et les entreprises de traitement de l’eau investissent dans des technologies de filtration avancées pour éliminer les PFAS. Mais, pour l’instant, boire l’eau du robinet reste sans danger. »
Q : Alors, que devraient faire les habitants du Brabant Wallon face à cette situation ?
Eric : « Ils peuvent continuer à boire l’eau du robinet. Les filtres à charbon actif sont également efficaces pour éliminer les PFAS et peuvent être une option pour ceux qui veulent aller un peu plus loin. Mais, en général, l’eau potable reste sûre à consommer. Et surtout, il est important de garder confiance dans le travail que font les stations de traitement. Si des mesures doivent être prises à l’avenir, elles le seront. »
Quelles mesures sont prises pour protéger l’eau ?
Les autorités locales, en collaboration avec les entreprises de gestion de l’eau, travaillent activement pour réduire la présence de PFAS dans l’eau. Des recherches sont menées pour améliorer les techniques de filtration et rendre l’eau encore plus sûre. Ces efforts incluent l’utilisation de filtres plus performants, mais aussi la surveillance continue des niveaux de PFAS dans les sources d’eau. Plusieurs projets à long terme sont mis en place pour prévenir de futures contaminations. La priorité reste d’assurer que l’eau qui arrive chez les habitants est de qualité et sans danger pour leur santé.
Malgré la présence de PFAS dans l’eau du Brabant Wallon, il n’y a pas de raison de s’alarmer immédiatement. Les systèmes de filtration actuels assurent une eau potable conforme aux normes. Toutefois, l’engagement des autorités pour améliorer les techniques de purification et pour suivre cette problématique est essentiel pour garantir une eau encore plus pure à l’avenir. Tant que l’eau est traitée et testée régulièrement, boire l’eau du robinet reste une option sûre pour la majorité des habitants. Pour ceux qui restent préoccupés, des solutions comme des filtres supplémentaires sont disponibles et efficaces.