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Courir 24 heures : un exploit hors normes, mais à quel prix ?

L’artiste Rilès a relevé avec succès le défi de courir pendant 24 heures dans un espace clos, exposé à des obstacles redoutables. Cependant, un tel effort met le corps à rude épreuve et comporte des risques considérables. Pour mieux comprendre les dangers d’une telle performance, Ikram El Bouchtili, étudiante en Master d’éducation physique et éducation à la santé, apporte son expertise sur les impacts physiologiques et les précautions essentielles à adopter.

Courir 24 heures sollicite intensément l’organisme, qui puise d’abord dans ses réserves avant de brûler graisses et protéines musculaires. « Cette dégradation fragilise le corps et augmente le risque de blessures », explique Ikram. Sans une préparation rigoureuse, les douleurs articulaires deviennent inévitables et peuvent entraîner des complications comme des inflammations chroniques ou des microdéchirures.

Déshydratation : un risque sous-estimé

Lors d’un effort aussi intense, la perte d’eau et de sels minéraux est énorme. « Une mauvaise gestion de l’hydratation peut provoquer des crampes, une baisse de tension et un affaiblissement général », prévient Ikram. Sans une hydratation suffisante et adaptée, le corps ne suit plus, et les performances chutent drastiquement. Dans les cas extrêmes, le coureur peut même perdre connaissance, mettant sa santé en réel danger.

Un défi mental autant que physique

On pourrait penser que l’endurance repose uniquement sur les muscles, mais le mental joue un rôle clé. Plus les heures passent, plus la fatigue s’accumule, impactant directement la concentration et la prise de décision. « Des vertiges, des nausées ou une confusion mentale sont des signaux d’alarme à ne surtout pas ignorer », insiste Ikram. Ces symptômes indiquent que le corps est en détresse, et continuer malgré eux peut avoir des conséquences graves. 

Une préparation indispensable pour limiter les dangers

Un défi d’une telle intensité exige une préparation rigoureuse. Un entraînement progressif habitue l’organisme aux efforts prolongés, améliore l’endurance et réduit les risques de blessures. « Sans adaptation progressive, le danger de surcharge musculaire et de fatigue excessive est élevé », clarifie Ikram. Un bilan médical préalable est recommandé pour évaluer la capacité du corps à supporter une telle épreuve. L’alimentation, essentielle, doit être équilibrée et adaptée aux besoins énergétiques du coureur. Enfin, un suivi médical et un encadrement professionnel sécurisent l’expérience et préviennent les complications graves.

Une récupération essentielle après l’effort

Après un tel défi, la récupération est primordiale. La réhydratation compense les pertes en eau et électrolytes, tandis qu’une alimentation riche en glucides et protéines favorise la restauration de l’énergie et la reconstruction musculaire. Le sommeil joue un rôle clé. « Un corps qui ne récupère pas reste en état de stress et risque des blessures chroniques », expose Ikram. Des soins comme les étirements, massages ou bains froids réduisent l’inflammation et accélèrent la régénération.

Un défi extrême qui ne s’improvise pas

Un tel exploit n’est pas à la portée des amateurs. « Sans préparation sérieuse, les risques sont trop élevés », avertit Ikram. Blessures, déshydratation, épuisement… un tel effort exige un entraînement spécifique et un suivi rigoureux sur plusieurs mois. Se dépasser peut-être enrichissant, mais jamais au détriment de la santé. « Un défi doit rester une aventure, pas un danger », souligne Ikram.