PolitiquePortraitWordPress

Benoît Van Der Meerschen : le combat d’une vie pour les droits humains, face aux horreurs de la guerre en Ukraine

Lorsqu’il ouvre la porte de son appartement bruxellois, Benoît Van Der Meerschen vous accueille avec un sourire qui surprend  avec la gravité des sujets qu’il traite. À 58 ans, cet homme à la silhouette imposante, au regard vif et charmeur, porte le charisme de ceux qui ont sacrifié leur vie  à défendre la dignité humaine. Dans son salon lumineux, entouré d’ouvrages sur la justice internationale, il nous reçoit avec modestie et simplicité.

Actuellement Secrétaire général du Centre d’Action Laïque, ancien président de la Ligue des droits humains et du CNCD, Benoît est de tous les combats où les droits humains ne sont pas respecté. Depuis plus de trente ans, il s’engage là où la dignité est menacée : Palestine, République démocratique du Congo, Syrie. Mais aujourd’hui, c’est le conflit en Ukraine qui le préoccupe. « Je n’ai jamais vu une telle ampleur de violations en si peu de temps », dit-il calmement.

Son engagement remonte à l’enfance. Fils d’un professeur de philosophie et d’une infirmière, il grandit dans un foyer où la justice sociale et le débat  était mis en avant. Dès l’université, il s’oriente vers le droit international et rejoint des associations de défense des réfugiés. « Ce n’est pas un métier, c’est une exigence morale », résume-t-il.

En Ukraine, les crimes sont nombreux et documentés : attaques contre les civils, tortures, violences sexuelles utilisées comme arme de guerre. Ce qui le choque  le plus, c’est le sort réservé aux enfants. Il dénonce les déportations massives orchestrées par la Russie, où des milliers d’enfants ukrainiens sont transférés de force dans les territoires occupés ou en Russie même. « Certains sont placés dans des familles d’accueil russes, d’autres proposés à l’adoption. C’est une violation flagrante du droit international. »

Ce n’est pas la première fois qu’il se bat pour la cause des enfants. Il a déjà alerté sur les enfants soldats en Afrique, sur les mineurs réfugiés abandonnés aux frontières de l’Europe. « Ce que l’on voit en Ukraine, c’est encore une génération à qui on vole son avenir », explique-t-il. Il s’inquiète aussi du risque de militarisation de ces jeunes, enrôlés dans la propagande ou les activités liées au conflit.

Malgré l’ampleur des crimes, Benoît Van Der Meerschen croit en la justice. « La Cour pénale internationale joue un rôle clé, tout comme les juridictions nationales grâce au principe de compétence universelle », explique-t-il. Il reste cependant lucide : « Il faudra des années, voire des décennies, pour obtenir des condamnations définitives. Mais reconnaître la souffrance des victimes est essentiel pour reconstruire la société ukrainienne. »

Avant de refermer la porte, il conclut : « Ce combat donne du sens à ma vie. La dignité humaine n’a pas de frontières. » Un humaniste, fatigué parfois, mais qui n’abandonne pas.