Bright Festival : un éclat qui s’affaiblit ?
Chaque année, le Bright Festival illumine les rues et émerveille les visiteurs avec ses installations lumineuses spectaculaires. Pourtant, cette édition semble marquée par une baisse de fréquentation, avec 50 000 visiteurs en moins par rapport aux éditions précédentes.

Dimanche soir, 20h. Je me promène dans le centre de Bruxelles, impatiente de découvrir les installations lumineuses du Bright Festival. D’habitude, les rues sont bondées, on entend des exclamations émerveillées, les lumières transforment la ville en un décor presque irréel. Mais cette année, l’ambiance est différente. Il y a du monde, mais rien de comparable aux éditions précédentes. Pas de foule compacte, pas de cohue pour prendre la meilleure photo… Juste des passants qui flânent tranquillement, certains à peine attentifs aux œuvres lumineuses autour d’eux.
Je me dirige vers une première installation : un immense arc lumineux projetant des faisceaux colorés qui bougent au rythme d’une musique électro. Quelques personnes s’arrêtent pour observer, mais beaucoup passent sans vraiment s’y attarder. Un peu plus loin, une façade se transforme en une œuvre mouvante, recouverte de motifs géométriques en perpétuel changement. C’est joli, hypnotisant même, mais est-ce vraiment surprenant ?
J’avance encore et tombe sur une installation suspendue : des dizaines de sphères lumineuses qui changent de couleur au moindre souffle de vent. C’est probablement l’un des spots les plus photogéniques du festival. Quelques visiteurs prennent des photos, mais sans l’excitation que j’avais pu observer les années précédentes. « C’est sympa, mais on s’attendait à quelque chose de plus impressionnant », me confie un couple avant de repartir.
Je ne peux pas m’empêcher de remarquer que l’ambiance est plus calme, presque effacée. Peut-être que le froid y est pour quelque chose, ou cette pluie fine qui menace de tomber à tout moment. Ou alors, est-ce le festival lui-même qui attire moins de monde ? Pour le comprendre, j’ai décidé d’aller à la rencontre des visiteurs.
En discutant avec quelques visiteurs, je me rends vite compte que je ne suis pas la seule à avoir remarqué cette baisse de fréquentation. « D’habitude, c’est blindé, on avance au ralenti dans les rues. Là, c’est beaucoup plus calme », me confie Sarah, une habituée du festival. Thomas, venu exprès de Liège, partage le même ressenti : « Les installations sont belles, mais il y a moins de nouveautés. J’ai l’impression d’avoir déjà vu certaines œuvres les années précédentes. »
Les raisons de ce désintérêt semblent multiples. D’abord, la communication autour de l’événement semble avoir été moins percutante cette année. Certains visiteurs disent avoir découvert l’édition actuelle un peu par hasard, sans avoir vu de véritable campagne promotionnelle. « D’habitude, on voit plein d’annonces sur les réseaux sociaux ou dans la ville, mais cette année, j’ai eu l’impression qu’il y avait moins de buzz autour du festival », remarque un visiteur.
Enfin, un autre élément revient souvent dans les discussions : l’effet de surprise s’essouffle. Le Bright Festival a su émerveiller par le passé, mais certains regrettent un manque de renouveau. « On aimerait plus d’interactions, des expériences immersives comme dans d’autres festivals de lumière en Europe », suggère un étudiant en communication venu avec des amis.
Au final, le Bright Festival brille toujours, mais son éclat semble vaciller. Entre une météo capricieuse, une communication moins percutante et un manque de renouveau, l’événement peine à recréer l’émerveillement des premières éditions. S’il veut retrouver son attractivité et captiver à nouveau les foules, il devra sans doute se réinventer. Plus d’audace, plus d’expériences immersives, plus d’inattendu : c’est peut-être le prix à payer pour rallumer la flamme et éviter que le Bright Festival ne s’éteigne doucement.