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Efsa Eren : « J’aurais aimé commencer plus tôt » 

À 16 ans, Efsa Eren vit sa première expérience dans le monde du travail. Si aujourd’hui, elle est ravie de pouvoir gagner son propre argent, elle regrette toutefois de ne pas avoir eu cette opportunité plus tôt. Avec la nouvelle loi permettant aux jeunes de travailler dès 15 ans, elle partage son regard sur cette évolution et ses premières impressions sur le monde professionnel. 

Comme beaucoup d’adolescents de son âge, Efsa Eren a toujours voulu travailler pour avoir son propre argent. « J’avais envie d’avoir une certaine indépendance, de ne pas toujours demander à mes parents. À partir d’un certain âge, on veut pouvoir se débrouiller un peu tout seul », confie-t-elle.

Plutôt grande, avec de longs cheveux bruns et des lunettes qui encadrent son regard vif, Efsa a toujours été une élève studieuse. Depuis son plus jeune âge, l’école s’est bien passée pour elle, mais ce qui la passionne le plus, ce sont ses nombreuses activités extrascolaires. Curieuse et créative, elle consacre son temps libre à la lecture, la peinture et le maquillage, développant ainsi une multitude de compétences et d’intérêts.

Mais jusqu’à récemment, en Belgique, il fallait attendre 16 ans pour pouvoir avoir un job étudiant. Une règle qui, selon elle, freinait l’envie d’autonomie de nombreux jeunes.

« Dès mes 14-15 ans, j’ai commencé à chercher un job pour les vacances, mais on me répondait toujours que j’étais trop jeune. C’était frustrant parce que je me sentais prête. J’avais l’impression qu’on nous empêchait de faire quelque chose de bien, alors que beaucoup de jeunes ont envie de bosser. »

Aujourd’hui, la législation change, et les jeunes peuvent commencer à travailler dès 15 ans. « C’est une bonne chose. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent travailler plus tôt, et ça leur permet d’acquérir de l’expérience plus vite. J’aurais aimé que cette loi soit en place quand j’avais cet âge-là. » 

Pour sa première expérience, Efsa a trouvé un emploi dans le nettoyage pendant les vacances d’été. Un travail physique, parfois fatigant, mais qui lui permet de comprendre la réalité du monde professionnel. 

« Ce n’est pas un métier facile, surtout au début, quand on n’a pas l’habitude. Il faut être rapide, efficace et bien organisé. Les premières journées étaient dures, j’avais mal partout en rentrant chez moi », raconte-t-elle en riant. « Mais au bout d’un moment, on s’y fait. » 

Malgré la fatigue, elle apprécie son travail. « Ce n’est peut-être pas le job de mes rêves, mais c’est une bonne expérience. Ça m’apprend des choses, ça me donne une certaine discipline et ça me permet de voir comment fonctionne le monde du travail. » 

Gagner en indépendance et en confiance 

Ce premier salaire a une signification particulière pour elle. « Ça fait plaisir de savoir qu’on a gagné son propre argent. Ça donne un sentiment de fierté. » 

Avec cet argent, elle compte s’acheter quelques affaires, mais aussi en mettre de côté pour plus tard. « Je n’ai pas encore de projet précis, mais j’aime l’idée de pouvoir économiser pour quelque chose d’utile plus tard. Peut-être pour un voyage, ou pour me payer quelque chose dont j’ai vraiment envie. » 

Au-delà de l’aspect financier, cette première expérience lui permet aussi de gagner en confiance. « Quand on commence à travailler, on se rend compte qu’on est capable de faire plus de choses que ce qu’on pensait. Ça aide à prendre de l’assurance. » 

Une réforme qui change la donne, mais qui doit être encadrée 

Si Efsa se réjouit de voir l’âge minimum abaissé à 15 ans, elle pense aussi qu’il faut faire attention à la manière dont cela sera mis en place. « C’est bien de pouvoir travailler plus tôt, mais il faut que les jeunes soient protégés. Certains employeurs pourraient en profiter et donner des tâches trop dures à des jeunes de 15 ans. Il faut que ce soit bien encadré. » 

Elle insiste aussi sur l’importance de ne pas négliger l’école. « Travailler, c’est bien, mais à 15-16 ans, l’école reste la priorité. Il ne faut pas que ça devienne une excuse pour laisser tomber les études. » 

Un regard positif sur cette première expérience 

À 16 ans, Efsa Eren fait ses premiers pas dans le monde du travail avec enthousiasme. Si elle regrette de ne pas avoir pu commencer plus tôt, elle voit cette première expérience comme une étape importante. « Ça me fait grandir et ça m’aide à mieux comprendre ce que c’est de travailler. » 

Pour elle, le plus important est d’apprendre et de se préparer petit à petit à l’avenir. « Travailler, ça change la façon dont on voit les choses. On se rend compte que l’argent, ce n’est pas si facile à gagner, et ça donne envie de mieux gérer ce qu’on a. »