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Fiorella, une voix engagée pour les droits des femmes 

Des rues pleines de slogans et de pancartes. Une foule déterminée à faire entendre ses revendications : le 8 mars dernier, Bruxelles a vibré au rythme de la lutte pour les droits des femmes. À 21 ans, Fiorella, étudiante en communication, a pris part à la marche pour la Journée internationale des droits des femmes qui s’est tenue à Bruxelles. Si la voix des femmes est plus entendue aujourd’hui, pourquoi ressent-elle encore le besoin de descendre dans la rue ? À travers son engagement, elle nous éclaire sur les revendications portées par cette mobilisation. 

Premier pas dans l’engagement et une situation alarmante

Cette année est remplie de nouveauté pour la jeune dame de 21 ans. La demoiselle née en 2003 en Italie dans une famille de classe moyenne. Elle vient s’installer en Belgique à 18 ans pour ses études supérieures, la barrière de la langue a été une formalité pour cette dernière, ses parents étant déjà bilingues. Ses parents lui ont transmis très tôt des valeurs d’égalité, de justice et de solidarité. Elle grandit dans un environnement où le débat est encouragé, où l’on parle de politique à table et où la culture tient une place centrale. Pour la première fois, elle décide de se mobiliser, de s’impliquer et de participer à la marche pour la Journée internationale des droits des femmes. Selon elle, malgré que les femmes soient plus écoutées, les inégalités persistent. « La situation est alarmante car ce sont toujours les femmes qui sont touchées par la précarité, elles sont toujours victimes des violences sexuelles », s’exclame-t-elle. Se rendre à cette marche était un signe fort montrant que les femmes doivent se faire entendre. « C’est important de se mobiliser avec la montée des idées conservatrices. L’heure est à la solidarité ». 

Une marche pacifique, mais pleine de détermination

Au centre de la capitale Belge, l’ambiance était surtout pacifique. Pour l’étudiante, ce climat calme n’a pas empêché certaines tensions. En effet, les dames n’ont pas apprécié la présence du parti politique « MR ». « Cela m’a mis hors de moi », explique-t-elle. Les décisions du Mouvement réformateur ne font pas l’unanimité chez les manifestantes, qui trouvent ces derniers trop conservateurs et à l’encontre de l’égalité homme-femme. Fiorella souhaite avant tout retenir le nombre de femmes qui se sont rendues à la manifestation. « Je pense qu’on était plus de 30000 personnes », dit-elle avec le sourire. Le rassemblement massif montre que la lutte pour l’égalité des sexes reste une priorité dans la société.

Image par María_Alberto de Pixabay

L’égalité, une revendication qui tarde à se concrétiser

Les années passent, les revendications et les demandes restent identiques. Pour l’étudiante en communication, le but de chaque marche reste le même : l’égalité entre les femmes et les hommes. « Si nous devons encore faire des manifestations, c’est que nos revendications ne sont pas prises en compte », dit-elle. Elle n’oubliera pas de mettre en évidence un autre problème majeur : le système économique. « Le féminisme et le capitalisme ne vont pas ensemble », affirme-t-elle avec autorité. Selon elle, les injustices économiques touchent en majorité les femmes, notamment à travers l’inégalité salariale. Une solution que la demoiselle propose est des investissements massifs afin de réduire ces écarts, voire un changement plus radical : « L’une des solutions pourrait être de renverser le capitalisme », dit-elle, consciente de cette solution peut être un peu tiré par les cheveux.

Pour Fiorella, cette première mobilisation ne sera sans doute pas la dernière. Si la marche du 8 mars a rassemblé des milliers de personnes, elle rappelle que la lutte pour les droits des femmes est encore loin d’être gagnée. « Tant que l’égalité ne sera pas une réalité, nous continuerons à manifester », affirme-t-elle avec détermination. Convaincue que le féminisme doit s’inscrire dans une réflexion plus large sur le système économique et social, elle espère voir des changements concrets dans les années à venir. Mais en attendant, elle en est certaine : c’est par la mobilisation et la solidarité que les choses évolueront.