Le Crossing Schaerbeek en quête de la D1 amateur ?
En 1969, le Crossing affrontait l’élite belge. Aujourd’hui, il vise un retour au somet, mais le défi reste de taille.
Après une montée réussie, le Crossing Schaerbeek peut-il atteindre la D1 amateur ? Entre performances sportives, exigences administratives et enjeux financiers, le club est-il prêt à franchir un nouveau cap ?
A la fin des années 1960, le football belge connaît une fusion inattendue, le Royal Cercle Sportif de Schaerbeek (1ère Provinciale) s’unit au Crossing de Molenbeek, tout juste promu en D1. Cette alliance fait du Parc Josaphat une scène de l’élite nationale.
Durant quatre saisons, le Parc Josaphat accueille Anderlecht, le Standard et Bruges. Le 24 octobre 1971, 17 000 spectateurs assistent à un duel face à Anderlecht.
Pour Werner, supporters depuis cette époque, ces années étaient un véritable âge d’or pour le club : « C’était incroyable de voir des équipes comme Anderlecht jouer à Schaerbeek. On n’était pas habitués à ce niveau de football ici. Le stade était plein. » Il se souvient aussi de victoires marquantes, notamment celle du 7 décembre 1969, où le Crossing battait le Standard 3-1, alors futur champion. Malgré de bonnes performances, le Crossing subit des dettes héritées de Molenbeek et le désengagement des autorités. Son soutien financier s’effrite, entraînant une descente jusqu’en 1ère Provinciale.
Le Crossing Schaerbeek est-il prêt à franchir un cap ?
Depuis 2012, le football renaît au Parc Josaphat avec la création du Crossing Schaerbeek, fruit de la fusion entre la Royale Union Sportive Albert Schaerbeek et le Royal Football Club Evere. L’équipe réalise une saison convaincante en Division 2 ACFF, se maintenant parmi les équipes de tête. À la mi-saison 2024-2025, le club compte 49 points en 23 matchs, restant au coude-à-coude avec Meux dans la course à la montée.
Pour Thierry Forton, président des jeunes du club, cet objectif est logique :
« Nous sommes dans la lancée de notre montée de l’année dernière. Nous avons bâti un groupe soudé et chaque détail est travaillé à l’entraînement. »
La D1, oui… mais à quel prix ?
Obtenir la licence pour la D1 amateur n’a pas été une simple formalité pour le Crossing Schaerbeek. Le club a dû réorganiser sa gestion et adapter ses finances aux exigences fédérales. Thierry Forton revient sur cette transition : « Les comptes étaient bien gérés, mais pas selon le schéma exigé par la fédération. Il a fallu modifier l’organisation interne et multiplier les réunions pour tout remettre en ordre. »
A priori, le Crossing Schaerbeek remplit les critères nécessaires pour l’obtention de la licence. Son stade peut accueillir 5 000 spectateurs avec un éclairage conforme. Le terrain respecte les dimensions exigées et l’équipe compte plusieurs joueurs sous contrat semi-professionnel. L’enjeu reste donc essentiellement administratif et financier, avec une gestion à adapter aux normes fédérales pour assurer la montée et la stabilité en D1 amateur.
Par ailleurs, le soutien financier demeure un enjeu crucial. Bien que le club bénéficie de sponsors, les ressources actuelles restent insuffisantes pour subvenir aux besoins d’une équipe évoluant en Division 1. La commune de Schaerbeek, confrontée à ses propres défis budgétaires, ne peut apporter qu’un soutien limité aux projets du club.
Thierry Forton souligne : « Nous avons des sponsors, mais pas assez pour subvenir aux besoins d’un club de D1. Il est important de monter de division pour pouvoir aller dénicher de nouveaux sponsors. » Selon lui, une accession permettrait d’accroître la visibilité du club et de séduire de nouveaux partenaires, essentiels pour assurer la situation financière du Crossing Schaerbeek.
Un avenir prometteur pour le football schaerbeekois
Une telle réussite renforcerait les liens entre le club et les habitants, attirant plus de spectateurs au Parc Josaphat.
Mais pour être pleinement efficace en D1 amateur, des améliorations infrastructurelles seront nécessaires. À ce sujet, Thierry Forton met en avant un besoin urgent : « Le tapis synthétique commence à se faire vieux. Il est important pour les joueurs que ce terrain soit changé au plus vite. » De plus, la création d’une zone dédiée aux supporters visiteurs est envisagée afin d’éviter tout incident lors des rencontres.

Stade communal, construit dans les années 1920, situé en plein cœur du parc Josaphat.
© Soraya Kahli
Le Crossing Schaerbeek espère poursuivre sur sa lancée, après sa montée la saison dernière, et franchir un nouveau cap avec la D1 amateur. Mais le club veut avancer pas à pas. Thierry Forton précise : « Nous souhaitons dans un premier temps passer une saison tranquille en milieu de tableau. » L’objectif est clair :s’adapter au niveau, stabiliser l’effectif et structurer le club avant de viser plus haut.
