Le retour des 475 heures étudiantes suscite le mécontentement des jobistes
Pour soutenir l’économie après la crise covid, le gouvernement belge avait augmenté le quota d’heures de travail étudiant de 475 à 600. En 2025, avec une économie stabilisée, il décide de revenir « à la normale ». Une décision qui suscite le mécontentement et l’inquiétude des jobistes, inquiets pour leur pouvoir d’achat.
Rencontre avec plusieurs étudiantes.
Montagnes russes pour les étudiants jobistes : quelles sont les conséquences ?
Dora, 21 ans, est une jobeuse et koteuse. Que pense-t-elle de ces changements ?
« Je suis assez inquiète parce que j’ai un loyer à payer, des courses à faire, mon job étudiant ne me donne pas assez d’heures et je dois aussi payer mon permis de conduire »
Elle est malheureusement loin d’être la seule dans cette situation. On a fait le calcul ensemble : elle gagne environ 14 € de l’heure. Avec 475h, le maximum qu’elle puisse gagner c’est 6650 €. Son loyer s’élève à 485€ /mois sur 10 mois soit un total de 4850€. Il lui reste donc que 1800€ pour l’année pour se déplacer, se nourrir, se faire plaisir, … Les 475 heures ne sont pas suffisantes dans ce cadre ci.
Un risque pour la réussite académique ?
Étudier et travailler plus, équilibre fragile : Oriane, 22 ans, étudiante à l’ULB fait part de son vécu. Elle n’a pas de loyer à payer ni de courses à faire. Cependant, en 2024 elle a épuisé ses 600 heures étudiantes. Oriane fait partie de ces étudiants qui ont que 15 crédits à valider pour passer à l’année supérieure. En ayant un horaire bien plus réduit par rapport aux étudiants ayant obtenu les 60 crédits, elle a beaucoup travaillé.
« J’ai commencé à travailler de plus en plus parce que je n’avais que 1 ou 2 cours par semaine et mes managers en profitaient pour me mettre tout le temps des shifts. J’étais autant en magasin que les employés fixes. En ayant toutes ces rentrées d’argent conséquentes, je me suis renfermée dans ce cercle vicieux et j’ai un peu mis de côté les études. C’est ma troisième première année… »
Il faut trouver un bon équilibre entre études et travail, se fixer un maximum d’heures par semaine par exemple.

Où part l’argent des étudiants ?
Selon une statistique réalisée par Brukot, un kot basique pouvait coûter en moyenne entre 313 € et 620 € par mois en 2021. En 2025, Inforjeunes estime que les prix tournent plutôt entre 400€ et 700€. Heureusement, tous les étudiants ne sont pas concernés par ceci car beaucoup vivent chez leurs parents durant leur cursus universitaire.
Pour les abonnements de transports en commun, ils vont augmenter (Tec, SNCB). L’abonnement tec qui était à 12€/an l’année passée se verra augmenté. On ne sait pas encore à quel point le prix de ces abonnements sera conséquent mais on espère pour les étudiants qu’il s’agira d’une légère indexation.
La nourriture est évidemment une grande dépense dans la vie d’un universitaire, que ce soit pour son repas de midi ou pour le midi et le soir s’il vit seul. La vie devient chère, les salaires ainsi que les prix ont été indexés. Qu’achètent-ils ? Et quoi ? Les fast-foods ont du succès auprès des jeunes grâce entre autres à leurs formules étudiantes. Ceux qui doivent faire des courses avec un budget un peu serré ont des astuces.
Dora nous fait part de ses tips courses : « J’ai découvert une app trop bien pour faire les courses à petits prix, ça s’appelle HappyhoursMarket. Ce sont des invendus de plusieurs magasins. Mais c’est cool parce que ce n’est pas comme TooGoodToGo où on ne sait pas ce qu’on aura dans notre panier. Ici, c’est moi qui choisis ce que je veux acheter, comme des courses normales quoi ! »
Évidemment, dans les dépenses des étudiants il y a aussi les loisirs, les verres en terrasse, les sorties festives, …
Les étudiants feront face à de nouveaux changements. Le gouvernement actuel a pour projet d’augmenter les heures étudiantes à 650. Les problèmes d’argent seront moins présents, mais les étudiants devront trouver le juste équilibre entre job et études.
