Terrains de football en Belgique : une réalité dégradée qui ralentit le jeu
Après avoir délocalisé le match amical entre les Diables Rouges et l’équipe de Serbie à Louvain en novembre, la Fédération Belge de football était à deux doigts de récidiver pour la rencontre d’Europa League opposant l’Union Saint-Gilloise à l’Ajax Amsterdam. Un seul point commun sur ces deux événements : l’état du terrain. Si le stade qui accueille l’équipe nationale Belge est à désirer, qu’en est-il des autres terrains ? Quelles sont les conséquences sur l’image de la RBFA ?
En Belgique, les terrains de football, souvent synonymes de passion et d’émotion, sont aujourd’hui en mauvais état. Entre mauvaises herbes, surfaces inégales et infrastructures vieillissantes, les conditions de jeu laissent à désirer. Si certains clubs tentent de rénover leurs équipements, de nombreux peinent à maintenir des terrains dignes de ce nom. Pourtant, ce constat n’est pas sans conséquences : mauvaise qualité de jeu, blessures fréquentes et découragement des joueurs, jeunes et professionnels, deviennent des problématiques grandissantes. Axel Zegbe, footballeur belge semi-professionnel de 25 ans, ayant évolué en Division B, P1 et dans le noyau de l’équipe A dans le Royale Union Tubize-Braine en est témoin au quotidien, il nous livre son regard sur l’ampleur de cette dégradation et ses conséquences pour l’avenir du football belge.
« Comment peux-tu décrire l’état des terrains de football depuis le début de ta carrière ? »
Axel ZEGBE : « Généralement, je dirais qu’en Belgique, ce n’est pas ouf du tout. Maintenant, ces dernières années, je trouve qu’ils ont fait beaucoup d’efforts. Il y a de plus en plus de terrains synthétiques mais si je dois être plus global, je dirais qu’en Wallonie, un club sur deux, ce n’est pas top mais en Flandre ça va. »
« Est-ce que tu as remarqué une différence d’entretien de terrains en fonction des régions ou des clubs où tu as joué ? »
Axel ZEGBE : « En Wallonie, c’est moins praticable. Le pire c’est le Hainaut, côté Charleroi c’est compliqué. Charleroi, Mons, généralement on arrive sur des terrains, parfois il n’y a même pas d’herbes, il y a que de la boue, qu’on soit en été ou en hiver c’est compliqué. Un endroit en Wallonie où les terrains sont bons : le Brabant Wallon. Tu vois la différence selon les régions, celles qui ont le plus d’argent en général, cela se répercute sur les infrastructures sportives. Et la Flandre vu que c’est une région aisée, ça se ressent même dans les tous petits clubs, que ça soit dans l’état des vestiaires etc.… »
« Est-ce que l’état des terrains affecte la qualité de jeu, si oui de quelle manière ? Est-ce que cela a déjà affecté ta condition physique ? »
Axel ZEBGE : « Dans mon cas, oui car je suis un joueur de ballon donc j’aime beaucoup toucher la balle et m’exprimer techniquement mais quand le terrain ne le permet pas, je dois m’adapter. Par moment, même si tu dois t’adapter, tu ne peux pas jouer ton meilleur football. Je trouve aussi que cela affecte les petits dans leurs formations car vu qu’ils sont habitués à jouer dans ce genre de terrain, ils ne sont pas formés à jouer correctement et cela se ressent dans le football belge en général. Cela se voit qu’ils n’ont pas été formés correctement. Par contre, l’état des terrains ne m’ont jamais causé de blessures mais j’ai déjà ressenti des gênes à force de m’entrainer sur des mauvais terrains. »
« Est-ce que vous pensez que la Fédération Belge pourrait faire un effort pour améliorer les infrastructures ? »
Axel ZEGBE : « Oui, cela doit commencer par la, après je pense que c’est une question de moyen et je ne pense pas que la fédération a les moyens pour. Vu le nombre de clubs et de joueurs, s’ils doivent aider tout le monde, ça ne va pas le faire. »
« En novembre dernier, le match entre la Belgique et la Serbie a dû être délocaliser, le match entre l’Union Saint-Gilloise et l’Ajax Amsterdam était proche de l’être aussi, à cause de l’état du terrain du Stade Roi Baudouin. Quelles conséquences cela pourrait avoir sur l’image de la Fédération Belge de football ? »
Axel ZEGBE : « Ça peut ternir l’image déjà. Quand tu joues des compétions européennes et des matchs internationaux, la visibilité est plus grande. C’est en dehors du pays, il y a plus de yeux dessus. Aux yeux de tous, on voit que nos terrains ne sont pas bons même celui de l’équipe nationale, d’un œil extérieur c’est des choses qui font réfléchir. Même en rapport à la formation, quand tu regardes l’Espagne et la France. Je ne dis pas que tous leurs terrains sont bons mais tu vois qu’ils ont eu les infrastructures nécessaires pour avoir une bonne formation. »
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