Laurine Crepin, le cœur battant du Télévie qui a fait un record battu pour l’édition 2025
« Moi, j’ai besoin d’un métier qui a du sens. » Laurine Crepin, aujourd’hui assistante de production du Télévie, résume ainsi ce qui la porte au quotidien. Rien ne prédestinait pourtant cette diplômée en relations publiques à organiser l’un des plus grands rendez-vous caritatifs de Belgique.
Tout commence lors de son stage de fin d’études. Elle postule au département communication du Télévie, mais les besoins de l’époque la mènent en production. « Je ne savais pas du tout ce que je faisais », raconte-t-elle en riant. Petit à petit, aux côtés de l’assistante de production et de la productrice de l’époque, elle découvre ce métier où rien n’est laissé au hasard : trouver des lieux, coordonner des tournages, gérer les bénévoles ou les témoins. Jusqu’à la soirée de clôture 2019, où elle prend en charge son premier grand défi : concevoir un jardin à la française en milliers de cupcakes. « C’est là que j’ai compris que la production, c’était une succession de petits événements. Et c’est exactement ce que j’aimais déjà dans mes études. »
Depuis, Laurine a trouvé sa place. Elle aime le côté millimétré d’un métier qui lui impose une organisation de fer, malgré son naturel plutôt désordonné. Mais ce qui la motive avant tout, c’est l’humain.
« On part d’une rencontre avec un témoin, un bénévole, une famille. On gagne leur confiance, on s’inspire de leur histoire, et on construit quelque chose ensemble. »
Plus qu’un travail, une passion…
Dans son bureau, des plannings côtoient des cartes de remerciement de familles et de patients, rappels tangibles du sens de son travail. Au Télévie, rien n’est jamais simple. Choisir un lieu adapté, installer une tyrolienne ou imaginer un carpool karaoké avec Sandra Kim et Christophe Deborsu : chaque année réserve son lot de défis logistiques et créatifs. Le plus difficile ? Les plannings, confie Laurine. « Le jour J, plus de 400 personnes travaillent en coulisses. Chaque artiste, chaque témoin, chaque animateur doit passer au maquillage, en répétition, au call center… Si un train a du retard, tout doit être repensé. »

Image prise par Sofia Marroquin, autrice de l’article
Mais au-delà de la technique, le Télévie est une aventure humaine. Laurine se souvient du petit Julian, 9 ans, atteint d’un cancer et bénéficiaire de la protonthérapie. « On pensait lui offrir une rencontre avec Julien Doré, et c’est lui qui nous a donné une leçon de vie. » Elle évoque aussi Augustine, une fillette dont le reportage a progressivement viré au positif, ou encore Mademoiselle Luna, animatrice disparue mais présente dans toutes les mémoires. « Chaque édition, je sais pourquoi je le fais. Et surtout pour qui. »
L’ampleur de la tâche est immense. La préparation débute des mois avant la soirée finale : recherche de témoins, repérage de bénévoles, négociation avec les artistes, coordination avec les équipes techniques. « Le Télévie, ce n’est pas seulement une émission de télévision, c’est une année de travail condensée en quelques heures de direct », souligne Laurine. Dans cette effervescence, elle insiste sur la force du collectif. « Aucun d’entre nous ne pourrait tenir seul. C’est une aventure de solidarité, jusque dans les coulisses. »
Travailler au Télévie n’est pas un emploi ordinaire : c’est un engagement qui déborde largement sur la vie personnelle. Laurine le sait, mais elle l’assume. Car pour elle, chaque témoignage, chaque don, chaque sourire compte. Dans l’ombre des caméras, elle orchestre une immense chaîne de solidarité. Une mission exigeante, mais profondément gratifiante.
« Quand on voit le compteur final s’afficher, on oublie la fatigue. On se dit juste : ça valait la peine. »
Pour l’avenir, Laurine rêve d’un Télévie toujours plus proche des gens, capable de toucher les jeunes générations et de s’adapter aux nouveaux modes de communication. Elle est convaincue que l’émotion et la solidarité continueront d’être les moteurs de l’événement. « Le Télévie doit rester une fête, mais une fête qui sauve des vies », insiste-t-elle. Derrière son énergie discrète, on devine une détermination sans faille : faire en sorte que chaque édition, chaque histoire racontée, chaque euro récolté rapproche un peu plus de la victoire contre le cancer.
