Culture

L’Indiana Jones belge

Archéologue, professeur, auteur, vulgarisateur, Peter Eeckhout ne s’arrête jamais. Explorateur infatigable, il a un objectif : déterrer l’histoire et la raconter avec passion.

Spécialiste de l’Amérique précolombienne, il mène depuis plus de 30 ans des recherches sur le site archéologique de Pachacamac, au Pérou. Il est également l’auteur du livre « Les Incas : XIIe – XVIe siècle » paru en novembre, qui a pour objectif de déconstruire les mythes sur cette civilisation et faire le point sur l’état actuel de la recherche. En parallèle, il travaille sur deux nouveaux films pour ARTE, dont un consacré à l’Amérique ancienne.

Vulgarisation scientifique 

À l’Université Libre de Bruxelles, où il est professeur et chercheur, il a choisi, comme troisième mission, la vulgarisation scientifique. Que ce soit à la télévision, à travers des livres, ou même sur Instagram, il s’efforce de rendre l’archéologie plus accessible.

« L’archéologie, c’est le lieu de beaucoup de fantasmes ésotériques et complotistesil y a un vrai travail pédagogique à mener pour conduire le savoir scientifique vers le plus grand public. »

Auteur du film Empire inca : l’histoire révélée et présentateur des deux saisons dEnquêtes archéologiques sur ARTE, il a parcouru le monde en quête de savoir. À travers ces documentaires, il raconte les histoires fascinantes des sites archéologiques qu’il découvre. Diffusée et traduite à l’international, cette série a su toucher un large public.

Le mois passé, toujours en quête de nouveauté, il s’est essayé à un nouveau format : les reels sur Instagram. L’ULB a réalisé une série de vidéos sur les fake news en sciences à laquelle il a pu participer. Il a eu l’occasion de déconstruire le mythe de fausses momies qui faisaient l’objet d’un trafic à Nazca, au Pérou. Il confie que « si on n’intervient pas pour dire que c’est n’importe quoi, la rumeur se propage, et il y a une audience énorme pour ces choses-là ». Il met en évidence le fait qu’utiliser les mêmes canaux que ceux qui diffusent ces fausses informations peut être très bénéfique.

« Il n’y a pas besoin d’avoir énormément de background pour comprendre quels sont les problématiques et comment est-ce qu’on peut les résoudre. »
© Alice Noël

Ses fouilles à Pachacamac

Adolescent, il n’est pas un élève brillant, mais quand il doit lire et synthétiser un livre sur les Incas, il décroche l’une des meilleures notes. C’est son premier déclic. Le suivant arrive en feuilletant un magazine : voyant pour la première fois un temple maya, il est frappé par sa beauté. Il commence alors des études en archéologie et histoire de l’art : « quand je suis arrivé à l’université, j’ai eu la révélation ». À la fin de ses études, il fait une thèse sur Pachacamac, et s’y rend peu après, en 1993, pour débuter de longues recherches. 

Ça fait maintenant plus de 30 ans qu’il effectue des fouilles sur ce site archéologique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. S’étendant sur 460 hectares, c’était un grand site de pèlerinage où les populations affluaient pour honorer les dieux et pour espérer une guérison.

Image par Jaesung An de Pixabay

Depuis 2019, il a entamé une phase de post-fouille, qui consiste à analyser toutes les découvertes faites jusqu’ici. Ayant accumulé une quantité phénoménale de matériel, lui et son équipe ont énormément d’analyses à mener avec de nouvelles techniques, comme l’étude de l’ADN, des isotopes et de la céramologie. Il estime que cette phase prendra encore deux ans avant de retourner faire des fouilles sur le terrain. Il reste donc encore beaucoup à découvrir, à comprendre, et à partager. Et si vous voulez en apprendre plus sur la civilisation inca, ne manquez pas son dernier film, qui sera rediffusé sur Arte le 1er mars à 20h30 !

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